Steffi : réduire l’impact du digital

par | Fév 1, 2022 | 0 commentaires

Nous allons accueillir Steffi pour parler d’éco-conception, à savoir concevoir des sites internet de manière beaucoup plus écologique. Parce qu’on ne le sait peut-être pas, mais le numérique consomme beaucoup d’énergie et est donc assez problématique d’un point de vue environnemental. Steffi va donc nous expliquer comment on peut faire pour construire un site internet beaucoup plus écologique. En plus – petit bonus – si tu construis un site beaucoup plus écologique, c’est aussi un site qui aura de meilleurs résultats d’un point de vue SEO. Steffi t’explique tout ça tout de suite.

Présentation de Steffi

Alors, déjà je suis ravie d’être là, première chose. Pour la petite présentation, je m’appelle Steffi, j’ai 31 ans, je vis dans le nord de la France, et je suis web-designeuse. J’aime bien dire « engagée » parce que je fais des sites web plus écoresponsables et inclusifs, justement parce que c’est quelque chose qui est très important pour moi. En parallèle, j’essaye de sensibiliser à l’impact du numérique, comme tu l’as dit, à la fois sur le climat mais aussi sur la société en général.

Le chemin vers l’entrepreneuriat

Qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans cela ? Que ce soit tant le côté entrepreneurial que l’entrepreneuriat engagé comme tu dis ?

En fait, j’étais salariée. En gros, je n’ai jamais su ce que je voulais faire dans la vie (rires). J’étais de ces gens à qui on demandait : « Tu veux faire quoi ? – Je ne sais pas ! ». J’ai quand même eu la chance d’avoir des facilités à l’école et d’avoir voulu faire des études suivant un peu le vent, donc je me suis forcément retrouvé dans un métier que je n’aimais pas du tout (rires) ! Puis au bout de 5-6 ans, je me suis dit que non, ce n’est pas possible de passer ta vie à faire un truc que tu n’aimes pas et qui n’a aucun sens pour toi. C’est là que j’ai envisagé une reconversion.

Et pourquoi le web ? Parce qu’en fait en 2009, j’ai découvert les blogs web. Je ne sais pas si tu as connu ça ! J’ai découvert ça, et après j’ai découvert tous les autres blogs sur tous les autres sujets qui sont sortis. Du coup j’ai passé une dizaine d’années entre le moment où j’ai découvert cela et le moment où je me suis dit : « Il faut que je me reconvertisse ». J’ai donc commencé à lire des blogs sur tous les sujets. Puis au fur et à mesure, j’ai lu des blogs sur comment faire un blog, puis j’ai testé ça de mon côté. J’ai eu un blog mode à mes tout débuts, franchement ce n’était pas génial mais voilà ! Ensuite j’ai eu un blog voyage, qui était un peu mieux, un peu plus pro. Je m’étais dit : « c’est ça que j’aime faire », j’aime bien créer des sites web, faire en sorte qu’ils soient beaux, etc. Mais en parallèle, je voulais aussi trouver du sens à ce que je faisais, et pour moi juste faire des sites web, c’est sympa, mais je ne sais pas si je me sentirais vraiment utile dans la société en faisait juste ça. Donc, j’ai longtemps longtemps longtemps cherché en me demandant comment je peux allier cette passion que j’ai pour le web et les valeurs vraiment qui me sont chères. Et cela a donné « Entreprendre éthique ». Un jour je me suis dit : « mais en fait je peux faire du numérique qui soit plus responsable, je peux sensibiliser les gens et du coup faire ce que j’aime et me sentir utile. »

Est-ce que tu as mis du temps à te rendre compte que tu allais pouvoir combiner les deux ? Combiner et vraiment ce truc qui t’animais personnellement et aussi l’expertise que tu étais en train de développer ?

Oui quand même ! En fait pour te donner une idée, en 2015, j’ai commencé à me dire : ce que je fais ne va pas, il manque un truc, je ne suis pas épanouie, mon projet pro ça ne va pas du tout. Donc j’ai trouvé cette idée à peu près à l’été 2020. Cela a quand même mis 5 ans à germer, donc oui c’était un peu long, mais il a suffi d’un truc tout con ! Un jour j’étais en cours parce que j’avais repris des études pendant ma reconversion pro en design web en disant : « bon, pour l’instant, je vais faire ça », et puis un jour il y a un prof qui nous a dit : « J’ai un pote qui fait des sites écoresponsables ». Et là je me suis dit mais attends, c’est possible en fait ? Cela a été la révélation ! J’ai creusé le sujet et je me suis rendue compte qu’il y avait énormément de chose à faire et voilà ! C’est comme ça qu’est venue l’idée.

L’impact du numérique

Maintenant qu’on a fait cette merveilleuse transition grâce à ton prof (rires), est-ce que tu peux un peu nous expliquer quel est l’impact du numérique sur le climat et du coup pourquoi c’est tant important de réussir à créer des sites internet  bien plus écoresponsables ?

Alors, je ne vais pas vous noyer de chiffres, déjà parce que je ne les apprends pas par coeur ! Et parce que c’est vite vertigineux. Mais le chiffre que j’aime bien donner est que l’impact environnemental du numérique est au moins équivalent, si ce n’est plus important, à celui de l’aviation civile. Donc, autant on sait que prendre l’avion est vraiment très mal pour la planète – on nous le répète assez- autant on n’a aucune conscience que quand on regarde Netflix toute la journée, c’est pas génial non plus !

C’est ça qui est un peu compliqué : le numérique est très impactable. On stocke des choses dans le Cloud. Tu t’imagines un truc dans le ciel, des données qui volent, on ne sait pas trop comment ! Le wi-fi, c’est sans fil, tu te dis donc qu’il n’y a besoin de rien, mais pas du tout ! Ce sont des trucs très très matériel ! Ce sont des énormes bâtiments qui ont besoin d’être refroidis, remplis de serveurs. C’est très concret et très palpable, et on ne se rend pas compte, parce que, pourquoi je ne sais pas, personne n’en parle. Je ne sais pas pourquoi on est tous focalisé sur l’avion et pas sur le numérique. Je ne sais pas si c’est parce que je suis dedans et, du coup, j’ai l’impression qu’on commence de plus en plus à en parler, mais oui, cela a un impact très très fort et on ne s’en rend pas du tout compte.

Que faire à notre échelle ?

Est-ce qu’il y a des choses qu’on peut faire à notre échelle, à notre niveau, pour éviter d’empirer cette empreinte écologique ?  Parce que, généralement, une fois qu’on entend : « OK, il y a d’énormes serveurs à refroidir, c’est hyper mauvais ! », on se dit : « OK, d’accord mais ce n’est pas moi qui possède les serveurs, donc moi je ne peux rien faire ! ». Je sais que tu n’es pas d’accord avec ça. Donc qu’est-ce qu’on peut faire à notre échelle ?

Je ne suis pas d’accord, et en même temps je suis d’accord, parce que je ne suis pas trop partisane de l’écologie des petits gestes. C’est à dire que ces dernières années, on nous dit à nous, les citoyens et les citoyennes, qu’il faut qu’on fasse super gaffe au climat, qu’on trie bien nos déchets, qu’on achète des trucs zéro déchets.

Alors, oui, chacun à notre échelle on peut agir, mais il n’empêche que le gros du problème, le gros des acteurs qui peut résoudre ça, ce sont les états et les grosses entreprises type TOTAL. Donc, quand tu dis : « Moi je ne possède pas le serveur donc je ne suis pas vraiment responsable », c’est en partie un peu vrai. On peut faire des choses à notre échelle, mais cela ne va pas résoudre – je suis désolée, c’est un peu angoissant -, mais cela ne va pas résoudre les problèmes climatiques même si tout le monde s’y met si les états et les grosses entreprises derrière ne suivent pas !

J’aime bien quand même faire cette petite précision parce que je trouve qu’on peut vite avoir tendance à culpabiliser dès qu’on prend un bain, alors qu’en vrai, si le bain est important pour ta santé mentale, ce n’est pas très grave ! Si 90 % du temps tu as conscience de ce que tu fais, tu peux prendre ton bain, ça va, tout va bien !

Prise de conscience = premiers pas

Du coup, pour en revenir à comment on peut agir, je pense que la première des choses est de s’informer et de s’éduquer sur le sujet. Donc tant que tu n’as pas conscience du problème et de l’ampleur que ça a, je trouve que c’est moins facile d’agir et de te mettre en action. Je pense que le premier pas est de savoir, même si tu ne changes pas ton comportement, au moins quand tu fais un truc tu te dis : « Bon, là, ce que je fais, ce n’est peut être pas génial » et ce n’est pas la peine de s’auto-flageller et de se dire : « Je suis vraiment une mauvaise personne ». C’est un chemin.

Donc au début tu te dis juste qu’il faudrait trouver un moyen de changer cela. Déjà, premier pas. Après, là où nous les consommateurs et consommatrices pouvons déjà avoir vraiment un gros impact et un gros changement pour le coup, c’est sur le matériel informatique. Ce qui passe beaucoup dans l’empreinte du numérique, c’est le matériel informatique, donc les ordinateurs, les téléphones, les montres connectées – je suis désolée je ne vois pas à quoi ça sert ce truc ! – bref, les télévisions, avec tous les équipements numériques. En fait, quand tu as ton téléphone dans tes mains, par exemple, que tu viens de l’acheter, il a déjà eu 80 % de son impact. La fabrication de tout ça a un impact vraiment très très négatif, déjà sur l’environnement mais aussi sociétal. Très souvent, sans entrer dans les détails technique parce que je ne suis pas experte et que je n’ai pas envie de perdre tout le monde, pour fabriquer les téléphones, les ordinateurs, etc…, ça fait appel à des matériaux, à des métaux précieux qui sont déjà rares – donc un jour il n y’en aura plus en fait ! On ne réalise pas mais un jour on ne pourra plus fabriquer des téléphones parce que, juste, il n’y aura plus de métaux nécessaires ! – et en plus ils sont difficiles d’accès. Donc souvent les marques, la plupart du temps, vont faire appel au travail des enfants, parce que les enfants c’est petit, ça se faufile partout et voilà. Donc il y a déjà ces enjeux-là.

Après il y a aussi Raphaël Glucksmann, un député européen, qui a sorti la liste de la honte qui recense toutes les entreprises qui travaillent – non qui travaillent avec, mais pas du tout ! – qui exploitent les Ouïghours, et quand tu regardes cette liste, pratiquement tous les fabricants de téléphone et d’ordinateurs y sont. Donc il y a ce problème sociétal en plus de tout ce qui est climat parce que les matériaux sont difficiles à recycler, etc…, que les process de fabrication sont polluants. Donc en gros, Comment on fait pour agir ? On évite au maximum d’en acheter !

Après on ne va pas se mentir, on est dans une société où c’est difficile de se passer de matériel informatique, de téléphone etc… donc encore une fois, il ne faut pas culpabiliser parce que ton téléphone est complètement pété et que t’as besoin d’en acheter un nouveau. Le poids du climat n’est pas sur tes épaules. Je n’ai pas du tout envie de faire culpabiliser les gens doncj’insiste sur ce point, mais si tu peux, c’est bien de l’acheter en seconde main ou en reconditionné.

Et puis une fois qu’on l’a, du coup, de l’utiliser à fond ! C’est à dire de ne pas acheter un nouvel iPhone dès qu’il y en a un nouveau qui sort, évidemment d’attendre que le nôtre soit vraiment obsolète et même vraiment plus qu’obsolète, vraiment genre il est cassé, il ne fonctionne plus !

C’est ça ! Puis au-delà de ça, il y a aussi une technique qui permet d’allonger la durée de vie de tes appareils comme ça, ça permet de les garder plus longtemps. Après là aussi les fabricants genre Apple, pour ne pas les citer, tous les autres aussi, ont leur part de responsabilité parce que, c’est en train de changer, mais si tu as un iPhone 4 aujourd’hui, les mises à jour tu ne peux plus les faire ! Ça, ce n’est pas de ta faute. Tu as gardé ton bon vieil iPhone 4, que tu ne peux plus utiliser, ce n’est pas vraiment ta faute.

Donc quand tu dois acheter, acheter au maximum reconditionné, du seconde main. Je sais que c’est un peu compliqué parce que c’est souvent un investissement donc t’as pas vraiment envie de l’acheter sur Le Bon Coin et te faire potentiellement arnaquer, mais en tout cas le reconditionné c’est une bonne solution. Puis faire en sorte de prolonger au maximum la durée de vie, donc ça veut dire faire le tri souvent.

Plus tu as de choses sur ton téléphone, ton ordinateur, plus ça va consommer de ressources et donc plus il va s’abîmer. Essayer de ne pas utiliser tout le temps sur batterie. Il y a plein de petits trucs comme ça qu’on peut faire pour essayer de l’arranger au maximum et de reculer le moment où tu dois en acheter un autre, donc ça c’est vraiment le gros du truc que tu peux faire toi à ton niveau en tant que consommateur-consommatrice.

Et après quand tu es dans le monde pro, tu peux faire des petites choses et aller plus loin.  Par exemple avec l’écoconception de ton site Internet, où là l’objectif va être de réduire l’impact du site Internet dans toute sa durée de vie mais en gardant les fonctionnalités, sans réduire l’usage que les personnes en auront. Le but n’est pas du tout de tout enlever pour avoir le moins d’impact possible, le but est de faire des choix, optimiser entre ce dont tu as vraiment besoin et puis l’impact que ça a derrière.

Les 3 conseils pour l’écoconception

Je sais que tu es en pleine préparation d’une formation sur comment réduire vraiment l’empreinte écologique de son site Internet, mais est-ce que tu as déjà trois conseils que tu pourrais donner pour les gens qui ont, soit déjà un site Internet, soit qui sont en train d’en créer un, et qui aimeraient justement avoir cette démarche beaucoup plus écoresponsable?

Tip n° 1 : Bien choisir son hébergeur

Le premier truc le plus facile et le plus impactant va être de faire attention à son hébergeur. L’hébergeur …

Je dis toujours, que c’est le propriétaire de ton site. En gros, il te loue une parcelle des nuages d’Internet (rires) et il te les loue pour que tu puisses mettre ton site dessus.

C’est ça ! En gros, un site Internet, qu’est-ce que c’est en vrai ? Un site Internet c’est des fichiers texte, des fichiers CSS. Tu en as qui créent les pages, les vidéos, les photos, etc…, et donc ces fichiers, il faut bien les stocker quelque part pour que tu puisses donner accès à ton site web.

L’hébergeur web est celui qui va te louer un espace pour que tu puisses y stocker les fichiers de ton site web. Donc les hébergeurs ont un impact vraiment très très fort sur le climat parce que, en gros, il faut imaginer des énormes bâtiment remplis de serveurs qui stockent toutes les données et ça, ça chauffe beaucoup. Donc il faut les refroidir sinon potentiellement ça prend feu, comme c’est arrivé chez OVH il n’y a pas très longtemps. Et si ça prend feu, le site web il y va avec !

Bref tu peux faire en sorte de choisir des hébergeurs qui ont une politique environnementale vraiment engagée. Par exemple, tu as Infomaniak qui est un très bon hébergeur, qui est certifié ISO je ne sais plus combien (ndlr : 14001). Ce n’est pas du greenwashing, ils sont vraiment engagés. Et o2switch, je pense que ce n’est pas le pire parce qu’il me semble que leurs serveurs sont en France, et ils ont une politique plutôt pas mal, mais ce ne sont pas non plus les meilleurs ; en terme de certification, je ne suis pas sûre qu’ils en aient. Mais ça, ça a un énorme impact sur le poids écologique de ton site. Première chose que tu peux faire : changer d’hébergeur.

Tip n°2 : Faire attention aux poids des images

La deuxième chose à faire, qui est pour le coup très facile et qui a aussi un gros impact, c’est d’optimiser le poids des images que tu mets sur ton site.

Je sais que ça paraît tout con mais vraiment, c’est ce qui joue beaucoup dans le poids d’un site web. Un site web, plus il est lourd, plus il est polluant. Donc quand je dis optimiser les images, c’est de les retailler à la bonne dimension en dehors de ton site web.

Si tu es sur WordPress ou un autre, il va le faire pour toi : tu vas mettre ton image qui fait 9000 pixels sur 3000 pixels, il va la retailler à la bonne taille, mais sauf que ça demande de la ressource et donc ton image est plus lourde, donc ton site est plus lourd. Ce que tu fais, c’est que tu analyses la taille qu’elle aura vraiment sur le site, et tu la retailles en dehors de ton CMS, et là du coup tu améliores ton impact assez facilement.

OK je me permets juste un disclaimer à ce moment-là, c’est de préciser ce qu’est un CMS. Un CMS, c’est le truc qui permet de construire les sites Internet. Par exemple, pour beaucoup, vous allez connaître Wix, WordPress, Shopify. Ce sont des CMS, c’est à dire le logiciel qui vous permet de mettre en forme votre site Internet et de le construire. Voilà je te laisse enchaîner avec le troisième tips !

Tip n°3 : Ne garder que l’essentiel

La troisième chose – si tu as déjà fait ton site c’est peut-être là où ça va demander un petit peu plus de travail, et c’est pour ça que l’écoconception c’est bien si tu fais au début du processus, parce que c’est plus facile de le faire dès le départ qu’après mais ce n’est quand même pas impossible si c’est un truc qui te tient à cœur et que t’as vraiment envie de changer, tu peux le faire ! -, ça va être de se demander sur son site Web : qu’est-ce qui est vraiment utile ?

Écoconception = meilleur référencement

Dans le monde de la conception, un petit chiffre qu’on aime bien donner, c’est que 80 % des fonctionnalités que les gens vont demander ne vont jamais être utilisées. Et c’est normal !

Il y a tellement de choses qui existent, qui sont possibles aujourd’hui sur le Web, forcément tu vois un truc tu te dis : « Oh c’est génial, j’ai envie de le faire », sauf qu’en vrai c’est peut-être super cool mais pas forcément très utile. Et les gens ne vont peut-être pas comprendre, ou alors ils ne vont pas trouver l’intérêt donc ça va vraiment être de te poser et de te dire : « En fait, c’est quoi l’objectif de mon site ? J’ai envie de faire quoi avec ? Comment je peux faire en sorte que les gens qui visitent le site arrivent à faire ce que j’ai envie qu’ils fassent de façon la plus simple et la plus légère possible ? ». En plus, tu vois, tu vas améliorer l’expérience utilisateur et ça c’est tout benef.

Les principes d’écoconception servent aussi l’expérience utilisateur et le référencement, puisque quand tu fais un site qui est plus léger et mieux optimisé – l’expérience utilisateur est un truc que Google sait analyser – donc quand tu vas optimiser tout ça, tu vas optimiser ton référencement donc en fait il n’y a que des avantages.

J’aime beaucoup la conversation qu’on vient d’avoir parce que ça a réveillé plein de trucs chez moi notamment le côté chef de projet qui n’arrêtait pas de refondre des sites et qui voyait les statistiques des pages vues, et toutes justement ces pages non vues qu’on m’avait pris la tête à créer ! Un conseil que j’aimais bien donner quand justement j’étais chef de projet pour aider à visualiser le site de la manière la plus simple possible, c’est de vous dire : « OK, comment je fais pour que mon site soit agréable sur téléphone ? ». Parce que de le penser sur téléphone, ça t’enlève plein d’effet que tu ne verras pas, ça t’enlèves plein de clics inutiles, ça t’enlève plein de très grosses images puisqu’il faut qu’elles soient optimisées sur ton téléphone. Donc l’idée de réfléchir son site Internet en partant du téléphone, d’un smartphone, c’est souvent plus simple pour justement aider à simplifier.

Très bon conseil ! De toute façon, aujourd’hui, les gens visitent plus le web sur téléphone que sur ordinateur. Dans tous les cas, c’est bien de penser son site d’abord pour le mobile plutôt que pour l’ordinateur.

Steffi et sa vie d’entrepreneure

Ses fiertés

Il y a une question rituel dans mon podcast que je vais te poser même si ça ne fait pas très très longtemps que tu es officiellement à ton compte, c’est : c’est quoi la plus grande fierté dans ton business ?

Je pense que pour l’instant ma plus grande fierté, c’est d’avoir réussi à trouver le courage – c’est peut être beaucoup ! -, mais en tout cas c’est de faire ce que je fais mais, surtout, de ne pas avoir peur d’afficher mes valeurs ! Parce que, honnêtement, quand tu parles, l’écologie ça va, mais tu vois je parle aussi parfois de féminisme, d’inclusivité etc… et ça ce sont des sujets où tu peux avoir un peu peur de prendre la parole parce que ce sont des sujets qui divisent, ce sont des sujets qui ramènent des gens à des traumatismes. Ce sont des gens, tu leur dis que « iel » est entré dans le dictionnaire, on dirait que tu as tué leur mère quoi !

Donc franchement, je comprends que parfois tu as un peu peur de parler de ces sujets même si t’es hyper engagé et que tu trouves ça hyper important. Donc c’est ma petite fierté, c’est d’assumer, de ne pas avoir peur de dire : « Bah ouais, moi, l’écriture inclusive je trouve ça super cool » et voilà. Pour l’instant, je n’ai pas une grosse audience donc ça va, je ne m’en prends pas trop, mais bon, mon ambition c’est quand même de gagner en visibilité pour sensibiliser le plus de monde possible sur ces sujets, donc voilà je sais qu’un jour probablement, il y a des gens pas contents qui vont venir me voir.

Mais justement au moment où ces gens pas contents viendront te voir, tu pourras leur dire : « OKAAAAY mais j’ai eu le courage de prendre la parole sur ce sujet et je savais que tu viendrais Jean-Michel ». – Je n’ai rien contre les Jean-Michel mais il faut avouer quand même que les personnes qui nous font des remarques sont plutôt des gens qui peuvent porter le prénom Jean Michel ! –

Sans vouloir faire de généralités, on va en faire quand même un peu ! (rires)

Ses recommandations

J’ai une autre question rituelle : est-ce qu’il y a des femmes qui font des trucs que tu as envie de recommander ?

Il y en a plein ! Pour le côté engagé, je vais te dire la première qui me vient en tête, ça ne veut pas dire que c’est forcément la meilleure, il y en plein de aussi bien, mais moi j’aime bien suivre un compte féministe qui s’appelle Mécréantes.

La jeune fille s’appelle Léane je crois, mais elle ne dit pas souvent son prénom ! C’est un compte hyper intéressant pour comprendre toutes les problématiques féministes. On est tellement construite dans la société patriarcale que parfois on ne se rend même pas compte des problèmes, donc franchement, là, pour le coup, en termes de haters, je pense qu’elle s’en prend beaucoup beaucoup. Même si je pense que ça pourrait m’arriver, tu vois, que je ne sois pas d’accord avec une chose qu’elle dit, je trouve que c’est hyper courageux de faire ça. Moi globalement tous les comptes militants sur Insta et ou les Podcasts, peu importe, je trouve que c’est hyper courageux et c’est hyper inspirant et je les admire, vraiment. Donc voilà, c’est celle qui me vient en tête alors je vais dire Mécréantes.

Son accompagnement

Est-ce que tu peux rapidement parler de la formation que tu es en train de mettre en place ? Puisque s’il y a des gens qui ont envie de travailler avec toi et qui du coup se rendent compte que : « OK j’ai pas encore créé mon site Web » ou alors « Je suis en pleine réflexion d’intégrer l’ éco conception à mon site Internet », comment font-ils pour être aidés par toi ?

Je travaille actuellement sur un accompagnement qui est en 6 étapes. J’ai vraiment voulu faire un truc simple et concret parce que justement je sais que, quand on découvre ces sujets, on se dit « Oh my God, par où je commence ! ».

C’est un accompagnement en 6 étapes pour réduire l’impact écologique de son site web, c’est un sujet précis juste histoire de se mettre en action. En gros l’idée c’est vraiment d’aider à faire un premier pas. Avec les connaissances et les compétences que j’ai, de les transmettre pour pas rester là face au problème et se dire «Je ne sais pas quoi faire » donc c’est vraiment six étapes concrètes pour réduire l’empreinte écologique de ton site Web.

Alors, c’est plus facile effectivement si tu n’as pas encore créé, mais je l’ai quand même pensé pour que ce soit possible même si t’as déjà ton site Web qui est là depuis quelques temps, donc c’est accessible à tout le monde normalement.

Et pourquoi j’ai créé ça ? Parce que j’avais envie de partager ce que je pouvais savoir sur ce sujet et aussi parce que je sais que quand on est dans les sujets écologiques etc… tu peux vite avoir ce qu’on appelle l’écoanxiété, ça veut dire te dire : « On est foutu ! C’est mort, on est foutu !». Et justement un des moyens de combattre l’écoanxiété c’est d’agir, c’est de faire quelque chose même si c’est un petit truc. Donc si je peux aider des gens à se dire : « On est un peu foutu, mais quand même, je fais quelque chose et ça va mieux », j’aurai gagné quelque chose !

Pour avoir les infos etc… Il y a une page web qui présente tout le programme qui est donc sur https://entreprendre-ethique.fr/programme . Ça c’est vraiment pour le programme, mais après j’ai aussi plein de contenu gratuit. J’ai un Podcast qui s’appelle Entreprendre éthique, je donne plein de contenu gratuit sur ces sujets, j’ai aussi mon compte Instagram toujours pareil @entreprendre.ethique. Si vous avez envie de trouver des infos et des idées d’actions, des petites pierres à l’édifice à mettre, vous trouverez les idées.

Merci beaucoup Steffi pour tout ce que tu as partagé. Je suis ravie. Je suis sûre et certaine que c’est un sujet qui va de plus en plus être mis en lumière parce qu’il y’a même des très gros streamer qui commencent à prendre action de ce côté-là en mode « les gars, attention à notre empreinte écologique ! », donc je suis hyper heureuse d’avoir pu aborder ça avec toi. J’invite évidemment toutes les personnes intéressées à aller te retrouver sur la plate-forme de leur choix, évidemment et puis voilà merci encore pour tout ce que tu as partagé.

Merci à toi Lauriane, je suis ravie d’avoir pu parler de tout ça. C’était trop chouette. Merci beaucoup !

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