Agnès : « Je n’ai plus envie de me cacher. »

par | Avr 27, 2021 | 0 commentaires

La représentation des femmes racisées est une des valeurs au coeur de Get Your Com. Je veux vraiment contribuer à rendre visible les talents des femmes racisées. J’ai eu l’opportunité d’en parler avec Agnès Torpos, une artiste aux multiples talents qui a réussi à guérir de son manque de confiance en elle pour briller. Nous parlons militantisme, confiance en soi et surtout l’importance de la représentation qui est le fil rouge de son travail.

Aujourd’hui je suis ravie de te présenter Agnès.

C’est une artiste qui a de multiples talents et que je suis ravie de te présenter. Nous allons parler de confiance en soi car c’est quelque chose qui a beaucoup suivi le parcours d’Agnès et qu’elle a beaucoup travaillé. Nous allons aussi parler de représentation car c’est une valeur très chère à Agnès et moi. La représentation des femmes racisées c’est quelque chose qui nous motive, tant personnellement que professionnellement. Je suis trop contente d’avoir pu en parler avec Agnès.

Présentation

C’est super drôle la façon dont je t’ai découvert : tu as un podcast qui s’appelle Flamboyance. Un jour, tu m’as envoyé un message pour me dire que tu avais écouté mon podcast et que tu aimais beaucoup. Nous avons commencé à discuter de mettre en avant les femmes qui font des trucs et boum, on s’est dit qu’on allait faire un épisode ensemble.

En plus sur mon podcast, je fais venir des femmes afro-descendantes et on parle de leur parcours. C’est quelque chose qui me tient à cœur donc c’est super, et de pouvoir te soutenir en parlant de ton podcast, vive la sororité.

Avant que nous allions plus loin dans la discussion, est-ce que tu pourrais commencer par te présenter pour les gens qui ne te connaissent pas du tout ?

Je m’appelle Agnès Torpos, je fais plein de choses dans ma vie.
Je suis d’abord community manager, je suis aussi artiste peintre, poétesse et podcasteuse.
Je fais tout ça depuis récemment. Je me suis un petit peu lancée en même temps sur tous les projets que j’ai cité. Je pense que j’ai eu un gros déclic, et après, j’ai décidé de tout lancer d’un coup. J’avais un énorme problème de confiance en moi à une époque. À partir du moment où j’ai commencé à soigner ça, tous mes projets ont commencé à arriver, à émerger.

Un problème de confiance en soi

Du coup, juste en réglant un problème de confiance en soi, tu te retrouves à avec un podcast, des œuvres peintes, des poèmes et un métier de community manager. Et tu as passé ton bac en 6 mois. Est-ce qu’on peut parler de cet exploit ? 

J’ai eu un parcours assez particulier. C’est-à-dire que j’ai fait une seconde générale et en fait ça ne m’a pas du tout plu. Et au niveau familial c’était un peu compliqué. Du coup je me suis orientée dans une BEP carrière sanitaire et sociale, parce que je ne savais pas trop quoi faire de ma vie et j’aimais un peu les enfants donc je m’étais dit « Pourquoi ne pas travailler avec des enfants. ». Pendant ces deux années, étonnement ça a été très bien, j’ai été une excellente élève et je pense que ça m’a redonné confiance en moi. Je me suis sentie capable de faire plein de choses. Et surtout, d’avoir de bonnes notes, ça te remotive et ça te fait croire en toi. Ça, ça m’est beaucoup aidé. Après je suis allée en librairie, j’ai beaucoup aimé cet univers. Je pense que ça se voit. Les auditeurs ne vont pas le voir mais j’ai plein de livres autour de moi.
Ensuite j’ai fait pas mal de petites choses, j’ai fait un service civique dans le social. Et après je me suis dit : pourquoi je ne passerai pas mon bac parce qu’au final je ne l’ai jamais passé, et je suis sûre que je pourrais y arriver. Après c’est vrai que j’avais pas mal de manque de confiance en moi, j’ai travaillé beaucoup là dessus. J’ai suivi une psychothérapie. Et finalement je me suis lancée, je l’ai réussi. En fait j’ai fait l’équivalent du bac, le DAEU. Un diplôme d’accès aux études universitaires. Ça m’a plu, surtout que c’était un DAEU littéraire, j’adore les livres, j’adore la littérature, donc je me suis vraiment épanouie là dedans. Et l’année d’après, j’ai fait une formation de community manager, je l’ai eu et je me suis lancée juste après en freelance.

Est-ce que c’est la psychothérapie qui t’as vraiment aidé à reprendre confiance en toi, ou est-ce que c’est l’enchaînement de victoires comme avoir ton bac en 6 mois ou réussir ta formation de CM ?

Je pense que ça doit aider toutes ces petites victoires, mais figure toi aussi que les échecs m’ont aidé. Parce que je me suis dit qu’en fait, c’est bon, j’en suis pas morte. Et ça va, c’est un peu difficile à vivre, mais finalement tu peux rebondir. Donc c’est un ensemble de tout. La psychothérapie a joué un rôle majeur. Et je pense que je ne suis pas complètement guérie, j’ai encore des moments où j’ai peu confiance en moi, et il faut se dire aussi que c’est un chemin, il y a des moments où ça va moins bien et du coup, la confiance en soi est un peu ébranlée. Je pense que c’est toute la vie, il faut combatte avec ça, et se dire qu’il y a des moments où ça va moins bien et y a des moments où on a réussi des choses etc… Donc on peut rebondir.

Un parcours teinté de militantisme

Un militantisme qui prend racine dans la culture

Est-ce que c’est à ce moment là que tu t’es lancée dans le militantisme ?

Oui, c’était peut-être même un peu avant. Parce que c’était hyper important pour moi de m’éduquer, autant dans les arts, dans la culture, dans la littérature. C’était hyper important pour moi. Et à partir du moment où je me suis intéressée à tout ça, à tout ce qui est culturel, je me suis dit : « pourquoi je ne vois pas des femmes comme moi autrice, peintre ? « . À partir de la culture je me suis intéressée à ses questions là et après, j’ai commencé à participer à la Colonie barrée.

Je ne sais pas si tu connais mais c’était une endroit où c’était une université un peu hors frontières, je ne sais pas comment le décrire, mais tu allais là bas et tu apprenais plein de trucs sur les arts et le fait de décoloniser toute la perspective artistique, culturelle. Je pense que c’est à partir de là que j’ai commencé à réfléchir pour le DAEU, parce que j’aimais beaucoup, beaucoup m’instruire. Donc ça a commencé à partir de là.
Je pense que c’est aussi en me rappelant mon enfance, et en me disant qu’en fait j’ai eu très très peu de représentations de personnes comme moi. Et je me suis pose la question de savoir si c’est à cause de ça que je ne me suis pas donnée beaucoup de chances quand j’étais ado. Parce que je n’avais pas de représentation et que du coup je voyais surtout des femmes essayer de s’en sortir. Des femmes noires, ma mère, ma grand-mère, essayer de s’en sortir. Et finalement pas forcément faire des choses qu’elles apprécient.
Donc je pense que le militantisme a commencé avec la culture et en même temps avec ce manque de représentation que j’ai eu dans mon enfance.

Je me permets de préciser parce que nous sommes dans un podcast et que les gens ne nous voient pas. Donc tu dis « les femmes comme moi » depuis tout à l’heure et donc personne ne sait que tu n’es pas blanche.

Je suis une femme racisée. Je suis d’origine réunionnaise donc ça se voit sur mon visage dans un entretien que je ne suis pas blanche.

Militantisme, représentation & vie professionnelle

Comment ton militantisme impacte le travail que tu fais actuellement ? Tu es peintre. Je te suis sur Instagram donc je vois déjà des œuvres où tu prônes beaucoup la représentation. Tu as ton podcast où tu interviewes des femmes racisées qui font des trucs trop stylés. Il y a ton métier de community manager. Donc comment ton militantisme est présent dans ta vie professionnelle ?

Très bonne question.
De base ce n’était pas le cas. Et en faisant des expériences je me suis dit qu’en fait, il allait falloir que je m’aligne, sinon je ne vais pas être bien dans mes baskets. Je ne vais pas être bien quand je vais militer, parce que j’ai eu une petite expérience dans le luxe récemment, et je me suis dit que ça n’allait pas le faire. Vraiment il fallait que je m’aligne parce que sinon ça allait être le drame et j’allais certainement déprimer.
Du coup, là je commence tout juste à me dire bon : j’ai envie de travailler avec des femmes racisées, ça je le sais. Je l’ai compris avec le podcast. J’aimerai vraiment booster des projets de femmes racisées, de voir émerger plein de projets de femmes racisées, je sais que je peux aider donc c’est vers là dedans que je me dirige.

On se rejoint totalement sur ce point là. Valoriser les femmes racisées je trouve que c’est vraiment hyper important. Le problème de représentation qu’on a en France est majeur, et donc ça va passer par des petits pas de fourmis comme ce qu’on est en train de faire, dans nos différentes carrières, pour réussir à faire en sorte que ça deviennent normal de voir des femmes noires qui réussissent. Donc je ne peux qu’appuyer ce que tu dis.

Est-ce que tu peux parler du rôle qu’a eu ton podcast dans cette prise de conscience ? Parce que tu as as interviewé des femmes hyper inspirantes et qui ont réussi à faire des trucs, de mon point de vue, incroyables. À chaque fois que j’écoute les épisodes je me dis : Waouh, je dois aller parler à cette femme. Est-ce que tu peux parler de tout ce que ton podcast t’a apporté, d’un point de vue militant et professionnel ?

En fait mon podcast, c’est l’une des plus belles choses que j’adore dans ma vie en ce moment. Si tu me demandes d’en parler, ça me fait vraiment plaisir.
En gros, j’ai l’impression que c’est un podcast qui va être. . . Enfin. . . J’ai énormément de projets pour Flamboyance. Vraiment beaucoup, beaucoup de projets. Pour l’instant c’est un podcast parce que ben, avec les moyens que j’ai en ce moment, c’est un podcast. J’aimerai le développer de plein, plein de façons différentes. Le rôle principal qu’à Flamboyance c’est un rôle de représentation, parce qu’on voit peu, on entend peu de femmes racisées. Surtout des femmes racisées dans le milieu de l’écologie, mais aussi de l’entrepreneuriat.
Dans la culture en général, dans les films français, on a pas une très très bonne image des femmes racisées. Des personnes racisées en général. C’est très manichéen souvent, et moi j’ai envie de montrer qu’il y a des femmes hyper flamboyantes, qui font des trucs hyper cools. Et mon projet aussi c’est de le rendre visible aux enfants. De faire une revue, avec des parcours de femmes inspirantes en bande dessinée. . . De choses comme ça. Vraiment de nourrir ce manque de représentation autant pour les personnes adultes, enfin les femmes adultes racisées, et autant pour les enfants. Parce que c’est hyper important et je pense que dès l’enfance, c’est hyper important d’avoir des représentations.

Une organisation intense

Est-ce que tu as réussi à trouver un organisation qui te convient pour lier tous les projets que tu fais ? Parce que tu es quand même artiste (peintre et poétesse), tu as un podcast, tu as un job de community manager freelance. Comment tu t’organises pour gérer tout ça ?

Je me planifie plein de sessions intenses. Par exemple en une semaine j’enregistre 10 épisodes et je les monte. Maintenant je fais comme ça, parce que je sais que c’est comme ça que je suis le plus productive, la plus efficace. Après c’est des interviews et elles sont préparées vraiment à l’avance. 1 ou 2 mois à l’avance je planifie ça. Moi j’envoie les questions en avance pour que tout soit très clair avec la personne, quel genre de question j’ai le droit de lui poser etc …
Du coup le jour de l’enregistrement c’est déjà cadré. Et souvent on s’appelle au téléphone pour se dire : on va peut-être plus orienter la discussion vers ça. C’est une façon de travailler qui peut faire peur mais qui me va vraiment. Parce que du coup pendant une semaine je suis vraiment concentrée sur le podcast. Ça, ça me va. Ce qui fait que pendant une semaine, je peux ne pas travailler pendant que community manager. Parce que tout est planifié sur plusieurs mois. Donc du coup je m’organise vraiment à l’avance, afin d’avoir le moins de boulot possible. Et d’être très carrée au niveau de la modération, c’est-à-dire que je passe 2h le soir, 2h le matin. C’est comme ça que je m’organise.
Et pour la peinture c’est pareil. Je me fais des sessions de peinture où il ne faut pas me parler. Je peux passer 10 jours où il ne faut pas me parler, je peins et je ne suis pas là, c’est tout.

Des blocs de temps d’une semaine

J’adore le « Il ne faut pas me parler ».
Ton secret principal c’est donc de prendre beaucoup d’avance et de tout planifier pour pouvoir te faire des grandes sessions de concentration. À l’inverse des gens qui font plutôt des blocs de temps sur une semaine, tu vas plutôt faire des semaines intenses sur des trucs.

Oui parce que je fais le montage. Je fais les illustrations pour Instagram. Je fais tout. Donc du coup il me faut au moins une semaine pour tout prévoir sur plusieurs semaines, voir plusieurs mois. Là j’ai commencé à enregistré pour la saison 2 et j’ai les 6 premiers épisodes. Et je vais refaire une autre saison parce que j’ai envie de vraiment commencer et avoir le plus de podcasts enregistrés pour être vraiment zen.
Parce que moi je n’aime pas faire des chose à la dernière minute. Donc c’est vraiment une façon de m’organiser qui me convient au fur et à mesure du temps. Et je pense que c’est la seule qui pourrait me convenir vu le nombre de choses que je fais.

Comment tu fais pour faire une séparation entre ta vie professionnelle et ta vie personnelle ?

Dans le luxe, je faisais vraiment une grosse séparation parce qu’ils n’étaient pas au courant que j’étais artiste peintre. Ils n’étaient pas au courant que j’avais un podcast. Et là c’est quelque chose que j’aimerai changer parce que je n’ai plus envie de me cacher en fait. J’ai 28 ans maintenant et j’en ai marre un peu de me cacher et de cacher que je suis poétesse, que je suis artiste peintre…
Tout ce que je fais ça a un lien et d’ailleurs ça a un lien très fort. Le lien je pense que tu as dû le voir c’est la représentation. Parce que dans la peinture c’est la représentation, dans l’écriture c’est une forme de représentation mais différente. Dans le community management, j’aimerai représenter des femmes racisées. En fait tout tourne autour de la représentation. Donc je pense que toutes ces activités là, ça peut m’aider en fait.

La représentation comme fil rouge

Donc la représentation c’est ton fil rouge. Est-ce que tu considères que ton podcast c’est professionnel ou personnel ?

Je suis en train de me professionnaliser. Parce que de base, c’était plutôt une activité pour moi. En fait j’étais persuadée que ça allait me servir pour développer la personne que je suis. C’est-à-dire qu’écouter des femmes inspirantes, ça allait certainement m’inspirer moi-même. J’ai commencé comme ça en fait. En me disant que ça allait me servir moi, et peut-être que ça servirait à d’autres femmes. Je pense que c’était important parce que c’est un truc que je n’ai pas eu quand j’étais enfant. La représentation, je n’ai pas eu ça. Donc je suis un peu en train de combler certains vides de l’enfance.
Mais là je suis en train de vraiment le professionnaliser. J’ai fait appel à une graphiste. Je pars du principe que c’est en faisant qu’on apprend. Je sais que la première saison de Flamboyance il y avait des hauts et des bas, des moments où c’était un peu plus compliqué que d’autres. J’ai eu beaucoup de problèmes techniques. Donc au fur et à mesure, je me suis dit, tu prends un problème à la fois et c’est comme ça qu’on apprend de toute façon. Donc je pense que je vais professionnaliser autant la partie visuelle, que.. je pense que je vais prendre des cours d’éloquence pour pouvoir améliorer au fur et à mesure des saisons. Ça risque de se professionnaliser au fur et à mesure.

Fierté, conseils et joie

Est-ce que la plus grande fierté dans ton business, c’est d’avoir trouvé la confiance en toi pour te lancer ? Ou est-ce que c’est quelque chose dont tu es encore plus fière ?

Très difficile come question. Je pense que ma plus grande fierté c’est de savoir rebondir à chaque fois et de ne pas me laisser abattre. En fait je prends des moments où je me laisse abattre, c’est-à-dire je vais pleurer pendant 3-4 heures. Ou je vais passer une journée en pyjama devant Netflix. Mais le lendemain, je me lève et je fais le job. Je rebondis, je retrouve de la motivation, je reprends confiance en moi. C’est vrai que je me laisse un petit temps pour pleurer, m’apitoyer sur mon sort. Je pense que c’est important, c’est un processus assez naturel. Mais je n’hésite pas après à rebondir, à trouver autre chose. Je pense que c’est une de mes plus grandes qualités et une de mes plus grandes fiertés.

L’importance de dire non

Ça tombe bien parce que ma question d’après c’est quel est le truc le plus compliqué que tu aies vécu professionnellement et surtout comment tu as fait pour rebondir ?

Intéressant. Alors moi c’est toujours un peu la même chose : je ne sais pas dire non. Alors j’essaie avec le temps mais … Là je te disais quitter un certain client c’est très difficile pour moi. Je pense que c’est une des choses les plus difficiles à faire. Ce que je fais pour vraiment me lancer, c’est que je note tout. C’est-à-dire que je note vraiment les points négatifs, les points positifs et pourquoi je le fais. Et ça c’est important. Et souvent, ça m’arrive de l’envoyer aux personnes, en rédigeant de façon un peu plus professionnelles etc…
Mais en expliquant pourquoi j’arrête, et pour moi c’est hyper important d’expliquer aux personnes pourquoi j’arrête. Ou pourquoi je dis non. Mais je pense que c’est quelque chose de très compliqué à faire quand on est freelance. C’est pas évident de dire non, parce que tu veux faire bien les choses, tu veux servir le plus de monde possible, tu veux faire ton boulot au mieux. Et devoir dire non c’est vraiment pas quelque chose de facile pour moi. Toi tu le vis bien ?

Non.

Tu ne le vis pas bien, ah ça me rassure.

Non. Je fais ce truc que tu décrivais de prendre le temps de pleurer, etc… J’essaye aussi de prendre le temps de vivre mes émotions, c’est un truc que j’ai appris en 2020, je ne vais pas faire celle qui fait ça depuis longtemps. C’est un truc que j’ai appris en 2020 de me dire : ok là j’ai une décision à prendre.
Je ne fais pas exactement la même démarche que toi. Je crois que c’est soit Tim Ferris, soit Simon Sinek qui a théorisé le coût de l’inaction. Au lieu de faire les pour et les contre, je fais ce qui va se passer si je dis oui, et ce qui va se passer si je dis non.

C’est une hyper bonne idée ça. Je crois que je vais l’ajouter dans ma liste de trucs à faire quand ça ne va pas bien et que je dois prendre une décision.

C’est aussi ce que je fais quand je dois prendre une décision un peu importante. Du genre quitter mon CDI pour me lancer en freelance. Je réfléchis à qu’est-ce qui se passe si je reste dans mon CDI sur le long terme. Et qu’est-ce qui se passe sur le long terme si je me lance en freelance ? Les pires scénarios, ça finit toujours par : à la fin tu meurs.
Et à chaque fois, ça m’aide à relativiser et à me dire : ben en fait, si je quitte mon CDI, cette personne va me prendre la tête, c’est sûr que je serai triste. Mais c’est un moindre mal par rapport à : à la fin je meurs.

C’est pour ça aussi, et là je reviens sur un concept que j’adore : le persona, le client-idéal. C’est pour ça aussi que je trouve ça important d’avoir défini son client-idéal. Je sais parfaitement qui est mon auditeur idéal pour Apprentie Entrepreneure. Et peut-être que parfois je vais être mal à l’aise avec un épisode parce que j’ai été nulle, donc je trouve que l’épisode est moyen. Mais à chaque fois je me pose la question : est-ce que ça apporte de la valeur aux auditeurs d’Apprentie Entrepreneure, à des gens qui veulent explorer l’entrepreneuriat et découvrir les différentes facettes. Si oui, je mets quand même l’épisode en ligne. Si non, je ne le mets pas en ligne.

C’est pas mal d’avoir un truc assez type, comme le persona dont tu parles, pour savoir si ça rentre dans le cadre de ton podcast. C’est hyper intéressant. Je pense que je vais noter cette idée tout à l’heure.

Conseils pour se lancer

Est-ce que tu aurais des conseils à des gens qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat ou le podcast ? 

Ouais j’ai plusieurs conseils. Déjà : si vous avez des problèmes de confiance en vous, prenez du temps pour soigner ça. Il y a plein de solutions qui pourront vous aider à soigner votre confiance en vous. Notamment la psychothérapie… Nous on est des femmes racisées, mais si vous êtes dans ce cas là, regardez ou écoutez des podcasts avec des femmes inspirantes, qui vous ressemblent, qui ont les mêmes valeurs que vous, qui ont à peu près le même parcours que vous. C’est hyper intéressant de faire ça.
Aussi : quelque fois il faut juste fermer les yeux et se lancer dans le vide. Souvent c’est juste ça et tu verras au fur et à mesure de l’aventure si ça te plaît ou pas. Mais quelque fois il faut juste ne pas trop réfléchir et y aller.

Je me permets d’ajouter une autre corde à ton premier conseil. Si vous avez envie de vous faire accompagner, il n’y a pas de mal à chercher des thérapeutes racisés ou en tout cas, des thérapeutes éduqués sur la question raciale. Parce que ça va jouer de fou dans votre thérapie.

Exactement. Je suis complètement d’accord. Je n’ai pas eu ça malheureusement, j’aurai préféré je pense. Mais c’est vrai que c’est hyper important. J’ai une amie qui est en situation de handicap, et pour elle, c’est hyper important d’avoir une personne en face d’elle qui est plus ou moins dans la même situation qu’elle, pour pouvoir comprendre certaines choses qu’elle vit. Surtout que le racisme, il est tellement différent d’il y a 50 ans. C’est plus insidieux, plus subtil. D’ailleurs j’ai eu cette réflexion, il y a pas très longtemps. J’ai eu la réflexion d’un client qui me disait : « Bon là on va passer en visio, n’oubliez pas de vous coiffer. » ou ce genre de choses. Tu te poses toujours la question de : est-ce que c’est parce que j’ai les cheveux crépus ? Parce que cette personne ne m’a jamais vu avec un afro ou quoique ce soit. Est-ce que cette réflexion est liée à ce que je suis ?
Tu te poses toujours cette question. Parce que c’est jamais direct. Donc c’est hyper important d’avoir quelqu’un en face de soi, quand tu es en thérapie, qui vit la même chose que toi. Et en fait c’est souvent des petites choses, plus des petites choses qui font que du coup après ça ne va pas et ça nuit à la confiance en soi.

Joie et recommandations

Qu’est-ce qui t’apporte de la joie au quotidien ?

Mes chats.
En vrai je pense que je ne serai pas la même parce que c’est mes petits bonheurs au quotidien. Là on a le confinement, on est censés rester chez nous etc… Je déprimerai totalement si je ne les avais pas.

Est-ce que tu es une femme ou des femmes que tu as envie de recommander ?

C’est une femme qui est intervenue sur mon podcast, en fait je pourrais dire toutes les femmes de mon podcast, mais non, on va se limiter à une. Après les autres risquent d’être un peu jalouses mais non.

Pour toutes les autres femmes du podcast Flamboyance, je mettrais le lien du podcast Flamboyance et tout le monde pourra découvrir vos fabuleux épisodes.

Je pense à Maëva. Je te passerai le lien de son compte Instagram et de sa chaîne Youtube parce qu’elle est Youtubeuse. Elle fait de la peinture, elle fait de l’aquarelle, qui représente aussi à travers sa peinture, des femmes racisées. Je trouve que son travail est formidable. Elle a une très belle personnalité, elle est très poétique, elle est militante, elle a une force et une fragilité, il faut aller voir sa chaîne Youtube pour comprendre. C’est une personne que j’admire et que je trouve absolument incroyable.

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