Fiola : auteure-illustratrice de « Gisèle c’est pas grave »

par | Mar 30, 2021 | 0 commentaires

Aujourd’hui je reçois Fiola Bredelet qui est auteure-illustratrice et qui a créé « Gisèle, c’est pas grave » son propre livre et je trouve ça fou. Elle a crée son propre livre pour enfants et je suis trop contente de la recevoir pour qu’elle nous parle de tout ça.
Comment elle s’est lancée à 100% dans l’illustration ? Comment lui est venue l’idée de son livre et comment elle a monté ce projet. Nous parlons aussi de comment elle concilie les deux identités qu’elle a en elle à savoir l’illustratrice jeunesse et l’illustratrice un peu plus artistique on va dire.

Présentation de Fiola Bredelet

Bonjour Fiola, pour les personnes qui ne te connaissent pas, est-ce que tu pourrais te présenter rapidement ?

Je m’appelle Fiola Bredelet, alias Suzanne Illustration sur Instagram. J’ai 34 ans, je suis mariée à Teddy, j’ai 2 petits enfants de 5 et 3 ans, Gaspard et Barnabé. Je suis artiste et auteure-illustratrice du livre « Gisèle c’est pas grave », mon premier livre pour enfant. L’héroïne est une petite Gisèle rêveuse qui a 2 papas.

La naissance de « Gisèle c’est pas grave »

Quand je t’ai découverte sur Instagram, tu faisais déjà la promotion de « Gisèle c’est pas grave ». J’ai donc découvert ton univers d’illustration et celui du livre pour enfants en même temps. Est-ce que tu as commencé par de l’illustration ou est-ce que « Gisèle c’est pas grave » est présent depuis le début de ta carrière ?

Ma carrière je l’ai vraiment démarré il y a 1 an donc c’est plutôt récent. Et Gisèle est née en même temps que mon premier petit garçon. Je dessine depuis que je suis toute petite. Quand j’étais ado, je peignais sur des grandes toiles, je faisais pas mal de peinture et beaucoup de nus. J’ai arrêté un petit peu et quand mon fils est né, j’ai eu envie de redessiner des choses plutôt d’enfants. Au départ pour lui, donc je le dessinais lui petit, je dessinais des grenouilles parce que quand il était dans mon ventre je me le représentais comme ça.
Petit à petit, j’ai commencé à lui raconter des histoires et Gisèle est née à ce moment là. Au final, elle ressemble plutôt à mon petit garçon. « Gisèle c’est pas grave » c’est vraiment rien est grave, elle rêve d’avoir un petit chien mais Papa et Papou ne veulent pas parce qu’ils trouvent ça dégoutant. mais ce n’est pas grave, parce qu’elle a un gros chat en peluche. Et pour mon fils, rien est grave.
Quand son petit frère est né, je lui demandais : « Il ne pleure pas trop ton petit frère ? »
–  » Mais non il ne pleure pas, il rigole. »
« Tu as la varicelle ça ne te gratte pas ? »
– « Mais non maman ça fait des guilis. »
Tout ce petit côté rien est grave, c’est beaucoup de mon premier garçon.

Et donc comme tu as dit tout à l’heure, ton premier garçon a 5 ans ?

Oui.

Donc ça veut dire que « Gisèle c’est pas grave », ça fait 5 ans qu’elle est dans ta tête ?

Oui c’est ça. Ça fait longtemps et ça fait 2 ans que je travaille vraiment les dessins et l’écriture. L’écriture c’était pas prévu au départ, et finalement j’ai fini par l’écrire. Ça fait 2 ans qu’elle est en construction.

De l’idée de « Gisèle c’est pas grave » à la concrétisation

C’est super intéressant que l’écriture ne soit pas prévue au départ, ça veut dire que tu voulais juste illustrer l’histoire pour tes enfants mais pas de raconter l’histoire ?

C’est ça. Au départ, j’avais vraiment le personnage qui était né, les idées du côté rien est grave, il y a toujours des solutions. Petit à petit je me suis dit, et quand je le montrais surtout à mon entourage. Il y en a beaucoup qui trouvait ça très joli. Et du coup je me suis dit, c’est dommage de le laisser dans un petit coin, juste pour mes enfants. La petite particularité de Gisèle c’est qu’elle a 2 papas. Parce que c’est comme ça que j’élève mes enfants : en leur ouvrant le monde comme il est réellement. Autour de soi ben oui toi tu as un papa et une maman, c’est super, mais tu as des copains qui ont peut-être deux papas, deux mamans et c’est comme ça. Je trouvais important que ce ne soit pas que dans les mains de mes enfants et que ça puisse être ouvert à d’autres enfants. Pour en avoir parlé à des amis aussi, qui ne savaient pas comment aborder le sujet ; qui n’est pas vraiment un sujet en soi, c’est comme ça ; je me suis dit que je devais vraiment en faire quelque chose, que j’écrive l’histoire et que je la pousse un peu plus.

Ça fait quoi d’avoir ton premier livre entre les mains, quand ça fait 5 ans que tu as l’idée ?

Ça fait bizarre, ça fait peur. Là je ne l’ai pas encore entre les mains, il est toujours chez l’imprimeur, c’est très long.
Tu as tout le côté création qui est super sympa et quand tu es dans le concret, que tu dois vraiment faire quelque chose, c’est très long. Comme je suis assez lente comme fille, j’avance vraiment petit à petit, et du coup je me rends compte que c’est super cool. Mais je suis mélangée entre les jours où c’est super tout se passe bien et les jours où je suis complètement démoralisée où j’ai envie d’arrêter. Je pense que ça doit faire pareil toi aussi. 

Tu as des jours où tu te dis « Mais c’est le succès. »
Le lendemain : « Mais c’est la grosse merde.« 

Fiola Bredelet

C’est tellement partagé et ça prend tellement de temps et de pression, de soi … Le côté enthousiasme, je l’ai un peu au quotidien, mais c’est tellement pris par l’organisation et tout le reste, que pour l’instant c’est pas l’explosion de joie comme on pourrait imaginer. Mais quand je vais avoir la palette avec les livres, ça va être quelque chose je pense.

Je t’ai connu au moment où tu montais une campagne Ulule pour « Gisèle c’est pas grave », à l’heure actuelle on en est où ?

Là la campagne est terminée, je l’ai faite en novembre. Elle s’est terminée en décembre. Et là on en est à la préparation des contreparties. J’ai vendu à peu près 150 livres et j’en commande 1 000.
1 000 que je vais devoir distribuer aux librairies qui continuent à vendre. Là on en est au moment où j’ai fini la mise en page. Parce qu’entre le moment où j’ai crée les dessins, crée les écrits, et le moment où les gens ont participé à la campagne. Maintenant il y a la mise en page à créer. Donc la mise en page est faite. Ça a été très long parce que je pensais l’avoir terminée et au final j’ai travaillé sur des mauvais logiciels. Donc il a fallu que je transfère tout sur d’autres logiciels. Au final il a fallu que je me fasse aider par un professionnel. Il manquait presque rien. Honnêtement j’avais presque fini, j’ai bossé des mois, et le soir, jusqu’à 22 heures, avec mon co-worker qui est aussi mon mari. Parce qu’à l’époque j’avais pas d’ordinateur. Et avec une tablette, ben tu peux dessiner mais tu peux rien construire en fait. Tout était sur son ordi, c’était hyper long, pour qu’au final, après les vacances de Noël, mon imprimeur me dise : « Ah ça va pas du tout. »
Donc il a fallu tout refaire et c’était très dur. Là on en est au moment où c’est fini. Ça a été validé par l’imprimeur donc ça va partir sous presse. Et on est au moment où c’est plutôt enthousiasmant car du coup j’ai commencé à démarcher des librairies, j’en ai 4. Il y a 2 librairies et 2 boutiques. Ça c’est super cool. Ce n’est toujours pas assez, mais on est là. Au moment où je prospecte, je prospecte, je prospecte. 

Les différentes casquettes de Fiola

La casquette entrepreneure

Donc là tu es à fond dans la partie très entrepreneuriale qui est : je dois trouver comment faire en sorte que mon produit vive, que mon produit se vende et du coup tu es en pleine prospection. Est-ce que c’est quelque chose de compliqué à faire pour toi ?

Ce n’est pas compliqué, j’aime bien. J’aime bien le faire pour les autres, mais quand ça vient de moi c’est plus compliqué quand même. Je suis plutôt acharnée. Je commence tout juste à me construire une organisation. Ça fait un an que je travaille en mode un peu n’importe comment. C’est-à-dire que je peux être très acharnée et en même temps je suis très persévérante, il a fallu que j’apprenne des choses que je ne savais pas faire donc je suis très acharnée. Et d’autres jours où je suis complètement démoralisée donc du coup c’est pas assez constant.

Donc pendant 1 an j’ai très bien fonctionné comme ça je trouve. Par contre ça ne suffit pas, maintenant il va falloir vraiment gagner sa vie. Donc je commence à m’organiser. Ce n’était pas naturel au début, mais ça le devient et en fait j’adore ça. Je me rends compte que j’adore parce que tu as l’impression que tu te transformes en inspecteur. Je suis obligée de mener une enquête pour savoir où prospecter, pour trouver les bonnes personnes à qui m’adresser. Ça ne suffit pas de savoir quelle boutique ou quelle librairie, il faut savoir à qui tu envoies ton mail. il faut chercher l’adresse mail, ce n’est pas toujours évident. Là je suis en train de monter mon dossier presse aussi.
Parce oui tu as toutes les casquettes hein. Tu as le livre qui est là donc tu es auteure-illustratrice c’est chouette. Mais il ne peut pas rester là. Normalement tu as des gens qui prospectent pour toi pour que tu sois dans les journaux, dans les magazines et tout ça, mais là c’est toi qui doit le faire. Ensuite tu as la diffusion. Donc il faut que tu cherches de libraires qui veulent bien accueillir et trouver une place et c’est pas évident. Il faut trouver toutes les branches qui tournent autour du livre et puis faire en sorte que ça fonctionne. Donc ce n’était pas du tout inné au départ. Je ne savais pas du tout par où commencer. Et petit à petit, la campagne a beaucoup aidé.
Quand tu fais une campagne de communication, tu es obligée de penser à tout : à la communication et où chercher les clients. On donne des conseils, on fait des trucs artistiques, mais au final on veut vendre. Donc il faut chercher comment le vendre. C’est assez nouveau mais franchement j’aime bien.

La casquette illustratrice (Gisèle et Suzanne)

Maintenant que tu es à fond dans cette casquette d’inspectrice, est-ce que ta casquette illustratrice ne te manque pas ? 

Elle me manque si. Parce que du coup, ça ne me permet pas d’avoir beaucoup de temps pour créer le deuxième par exemple. Ça c’était le premier livre et j’en ai plein dans ma tête qui n’attende que ça. Donc ça me manque, mais comme je commence à m’organiser, je me suis fait un petit planning. En plus maintenant j’ai un ordinateur…. Sur Instagram, j’ai Gisèle, mais j’ai aussi Suzanne. Suzanne c’est mon nom d’artiste car je fais aussi des illustrations que je vends dans une boutique à Dijon. J’ai envie de pousser mon côté artistique un peu plus. Maintenant, dans mon organisation, il y a une semaine où je travaille Gisèle, une où je suis Suzanne. Et chaque semaine maintenant je me mets une journée et demi de journée création. Donc je vais pouvoir reprendre la création. Je me place vraiment des jours où je vais pouvoir recréer et me donner de la place pour la création, ce que je ne me donnais plus tout.

Donc tu as réussi à mettre en place une organisation au bout d’un an. Et au final tu as dû la mettre en place parce que c’est devenu « sérieux ». Il a fallu que tu gagnes de l’argent.

Oui c’est ça. Maintenant c’est bien d’avoir fait : pouf pouf allez je tente, ah ça marche ah trop cool. Mais maintenant oui j’ai 2 enfants, j’ai une maison, il va falloir que je gagne de l’argent. Bon après je n’ai pas des aspirations hautes, je suis plutôt tranquille. Mais il faut aussi que je gagne de l’argent. Le truc aussi c’est que j’ai 2 casquettes, et je n’ai pas envie d’abandonner mon côté artistique non plus. Donc il a bien fallu que je m’organise pour ne pas dire adieu à l’une ou l’autre parce qu’il faut faire des choix. Je n’ai pas voulu faire de choix et puis ça se voit sur mon feed, c’est vraiment le bordel mais parce que c’est comme ça. J’aime plein de choses et je n’ai pas envie d’abandonner tout ce que je porte. Du coup il a fallu que je m’organise pour pouvoir continuer à faire les deux et pour pouvoir pousser chaque chose sérieusement et quand même dans leur chemin.

Ce qui me fait beaucoup rire c’est qu’en petite anecdote, pendant longtemps, je ne savais pas comment je devais t’appeler. Je ne savais pas si je t’avais t’appeler Fiola ou Suzanne…

Je comprends. Suzanne c’est mon nom d’artiste, donc j’aime bien quand on m’appelle Suzanne, ça ne me dérange vraiment pas. Fiola Bredelet c’est apparu il n’y a pas longtemps avec Gisèle en fait. Parce que Gisèle c’est moi. Je ne voulais pas qu’on m’appelle Suzanne. Gisèle je l’ai signé en mon nom propre. Mais Suzanne, c’est comme ça que je signe tous mes tableaux, mes illustrations…
Donc en fait tu peux m’appeler Suzanne si tu veux, ça ne me dérange pas.

Fierté, joie et conseils

La plus grande fierté de Fiola

Est-ce qu’on peut dire que ta plus grande fierté c’est d’avoir mené le projet de Gisèle là où il en est aujourd’hui ou est-ce que tu as une autre grande fierté ?

Ma grande fierté, c’est d’avoir pris le décision de le faire. J’ai 34 ans et je suis une personne qui est très indécise et qui à la base n’a pas beaucoup confiance. Je n’ai pas beaucoup confiance en moi. Le fait d’avoir fait le pas, c’est vraiment une grande fierté. Il y a 2 ans j’ai fait un burnout. je crois qu’en fait tout le monde démarre par là. J’ai fait un petit burnout en fait j’étais vendeuse avant. Vendeuse en ameublement, je vendais des tissus. On choisissait avec les clients les tissus et on leur faisait des rideaux. Je ne faisais pas la couture, mais on concevait les rideaux ensemble. Donc j’ai fait ça, ensuite j’ai eu mes enfants.

J’ai voulu m’arrêter et devenir dermographe réparatrice. Je ne sais pas si tu sais ce que c’est, c’est les tatoueuses qui camouflent les cicatrices. En l’occurrence, je voulais précisément tatouer les aréoles après les chirurgies mammaires après les cancer du sein. Donc j’ai fait un CAP esthétique parce que pour avoir accès à cette formation là il faut faire un CAP esthétique. Donc il y a 2 ans je crois, je me suis dit ben j’arrête.

J’ai eu mon deuxième petit garçon et je veux faire le CAP en même temps. Du coup j’étais à la maison, je gardais mes deux petits garçons et en même temps je faisais le CAP. Donc je m’étais donné 2 jours par semaine pour faire le CAP. Pendant que le petit était chez la nounou, le grand était rentré à l’école. Un jour Gisèle est revenue un petit peu sur le devant. Donc j’essayais de faire et le CAP, et les enfants, et Gisèle, et la maison et du coup ça a été vraiment trop.
Ça a été compliqué, y a un temps où je ne pouvais même plus faire les courses. Un jour j’ai appelé mon mari je lui ai dit : « Je n’arrive plus à faire les courses, le caddie est vide, j’y arrive plus. » Il m’a dit : « Bon va tout ranger, je rentre ce soir, on discute. » Et du coup c’est lui qui m’a aidé à prendre la décision. Il m’a dit « Ecoute maintenant tu dois choisir en fait, tu ne peux pas rester comme ça. Tu n’es pas bien, il faut faire un choix. Qu’est-ce qui te porte le plus ? Est-ce que c’est le CAP esthétique ou est-ce que c’est Gisèle, tes illustrations ? » Et du coup j’ai choisi Gisèle et je suis fière d’avoir réussi à choisir.

Ce qui m’a aidé aussi c’est un livre. Le livre de la biographie du fondateur de Nike. (L’art de la victoire de Phil Knight)
En fait je me suis rendue compte dans ce livre que concrètement, la différence entre ceux qui réussissent et ceux qui ne réussissent pas, c’est juste qu’ils n’ont pas essayé. En fait quand tu entreprends, tu es comme un bébé qui veut attraper le gâteau sur la table en fait. Il ne sait pas marcher donc qu’est-ce qu’il fait ? Ben il se lève, il tombe. Il tombe ok et qu’est-ce qu’il fait ? Il se relève. Il tombe, il se relève, jusqu’à ce qu’il arrive à aller chercher le gâteau. Parce que le bébé, il n’a pas de truc vicieux qui le coince en lui disant : mais t’es nul, tu n’arriveras pas à te lever et à aller chercher la gâteau. Il ne pense pas à ça le bébé, il veut le gâteau : il y va.


Et du coup, le fondateur de Nike, quand tu lis le livre, tu te rends compte qu’il n’y a aucun moment où tout d’un coup il y a eu un truc de dingue qui est arrivé. Il n’y a pas tout à coup waouh des millions d’acheteurs ou LA bonne idée. Ce n’est pas comme ça que ça s’est passé, c’est qu’il a des idées, des idées qui ont marché, d’autres qui n’ont pas marché, il a essayé. Mais dans la lecture, tu te rends compte que c’est fait très naturellement et doucement, petit pas par petit pas. Et comme je te le disais je suis très lente donc ça me va bien. Petits pas par petits pas et là je me suis dit : Mais c’est ça ! Il faut juste faire le premier pas. C’est juste ça. Et du coup ben, petits pas par petits pas, ça fait moins peur et du coup tu te rends compte que même quand tu as un échec, en fait ce n’est pas un échec, c’est juste que tu as essayé un truc, qui fait que la prochaine fois tu ne feras pas comme ça, et tu réussiras à faire encore mieux.

Les conseils de Fiola

Est-ce que tu aurais un conseil a donné à des gens qui ont envie de lancer un livre et qui ne ce sont pas encore lancé dedans ? Ou ceux qui ne ont envie de se lancer dans l’illustration et qui n’osent pas le faire.

Il faut se dire que tu as la passion, donc ça c’est bien, c’est pour ça que tu te lances mais que ça ne suffit pas d’avoir la passion. Je pense qu’il faut vraiment se dire que ça va être chouette, que ça peut être dur et que ce n’est pas parce que c’est dur que tu n’y arriveras pas. À mon sens, on ne peut pas se lancer que par passion. Celui qui aime cuisiner, il ne peut pas être cuisinier parce qu’il aime cuisiner. Ça ne suffit pas d’avoir la passion, il faut croire en soi. Et il faut croire aussi en soi quand on a des échecs et que c’est compliqué.
Aussi le conseil que je donnerai c’est de s’entourer de personnes aussi c’est bien. C’est toujours encourageant d’avoir des gens autour de soi qui croient en ton projet. Franchement je pense que c’est important quand tu as peur. Parce que si tu ne te lances et que tu hésites c’est que tu as un peu peur quand même. Donc quand tu as peur c’est bien de t’entourer de personnes qui croient en toi et en ton projet. Donc je dirai ça pour celui qui veut faire son livre. Et que de toute façon, c’est de ne pas oublier que dès que tu essaies, ce n’est pas un échec, quand tu essaies c’est que tu as eu la force d’essayer et ça c’est le succès. Essayer c’est le succès. Donc même si tu retournes à la case départ, enfin ce que tu considèrerai comme la case départ, ce n’est pas un échec du tout, c’est déjà bien.

Et puis pour l’illustrateur qui voudrait se lancer. Ben comme moi ça se relance un peu tout le temps … Parce qu’au départ j’ai démarré en illustratrice, donc vraiment je faisais des logos, des portraits personnalisés, je travaillais pour des agences de com qui voulaient des dessins et tout ça et ça j’ai arrêté. Maintenant je me repositionne plus en artiste, enfin j’essaie.
Donc le conseil illustrateur c’est que… Il faut essayer, il faut se lancer. L’illustration j’ai arrêté vraiment parce que je me rends compte qu’au début, je créais certaines choses, et on m’a demandé de la personnalisation donc c’était cool. Seulement on me demandait de plus en plus des choses qui se faisaient déjà et qui se vendent rien du tout. Moi j’étais plus chère parce que je ne procédais pas du tout de la même manière et du coup ça m’a un peu dégouté. Instagram c’est la première vitrine en vrai. Je me rends compte qu’il y a beaucoup de clients, de rencontres, que j’ai eu grâce à Instagram. Et je me rends compte qu’on est des milliards à faire des portraits personnalisés en couleurs. Et je me suis dit en fait c’est comme à l’usine là, c’est pareil. Donc du coup ça j’ai arrêté. Ça se voit aussi dans ce que je poste, là je refais mes abstraits, c’est ce que je faisais avant. Donc je n’ai pas trop de conseil pour l’illustrateur qui voudrait se lancer parce que pour ça je ne suis pas un très bon exemple je pense.

Ben quelque part si parce que ce que tu as fait c’est de renouer avec ce que tu voulais plutôt que ce que tout le monde fait. Et quelque part c’est un super conseil d’aller chercher ton unicité.

C’est gentil. Oui c’est vrai qu’on peut le voir comme ça aussi.

Ses sources de joie

Qu’est-ce qui t’apporte de la joie dans ton quotidien ?

Ce qui m’apporte de la joie c’est les jours où j’ai des retours à mes prospections. Ça c’est une très très grande joie. Ce qui m’apporte de la joie autrement, c’est de pouvoir vraiment faire ce que je veux en fait. C’est quand même super parce que c’est très dur mais… J’ai aussi décidé d’entreprendre parce que je voulais concilier ma vie personnelle et ma vie pro. J’ai eu beaucoup de mal à me décoller de mon statut de maman, donc pour moi c’est important de le garder quand même un petit peu. Après on est pas que des mamans, on est pas que des femmes, on est pas que machin.
Et du coup ce qui me donne de la joie même quand c’est dur. Parce que 2 enfants petits, ils sont mignons mais alors c’est quand même dur parfois, ils font beaucoup de bruit. La satisfaction c’est de se dire que tu peux organiser tes journées comme tu veux. Alors ce n’est pas non plus comme tu veux… Mes sœurs pensent que je ne travaille pas, ça fait pas longtemps qu’elles ont compris que je travaillais. Pour la petite anecdote, au début du COVID, moi j’ai lancé mon entreprise au premier confinement. Deux semaines avant le premier confinement et ma sœur m’envoie un message en me disant : « Dis Fiola, s’il te plaît tu peux nous fabriquer des masques pour les enfant et moi ? ». Et là je me dis : « Mais alors déjà, je ne sais pas coudre, je ne sais pas d’où elle sort ça. Elle, elle sait coudre, elle a une machine à coudre, pourquoi elle me demande ça. » Donc je me dis, je ne m’énerve pas, je lui ai répondu : « Ben tu sais je ne sais pas trop coudre, et je travaille beaucoup. En plus j’ai une grosse commande pour une entreprise. Là j’ai pas le temps.« 
Elle ne m’a pas répondu à ce message et je crois que depuis, que quand même je travaillais. Parce qu’on dit qu’on fait comme on veut mais avec le poids qui est là jour et nuit.

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