Hello coucou, je suis super heureuse de te présenter cet entretien avec Michaël.
Michaël est un pro de la gamification a la particularité d’être un entrepreneur salarié dans une coopérative d’activité et d’emploi. C’est quelque chose dont je n’avais absolument jamais entendu parler et je suis vraiment contente que Michaël vienne expliquer ce que c’est parce que ça peut être une solution pour toi qui a un peu peur de te lancer dans le grand bain de l’auto entrepreneuriat.
Présentation de Michaël
Tu as déjà entendu dans l’épisode 52 un épisode avec Maud qui fait partie de mon cercle de responsabilités. Michaël fait aussi partie du cercle des Vitaminées et je suis super heureuse de le présenter parce que son profil est très intéressant. Michaël est un ancien ingénieur informatique et maintenant, c’est un pro de la gamification. Si tu ne sais pas du tout ce que c’est, aucun problème. Tout va être expliqué dans l’épisode. Michaël parle aussi beaucoup de l’importance de cultiver son réseau et surtout de l’impact que ça a eu dans le développement de son activité. Et j’ai toujours trouvé ça hyper intéressant parce que c’est un des premiers conseils qu’on te donne, mais Michaël en est l’exemple même que ça fonctionne.
J’espère que cet épisode te plaira. Bonne écoute.
Bonjour Michaël. Est ce que pour les gens qui ne te connaissent pas, tu pourrais commencer par te présenter, s’il te plaît ?
Aujourd’hui, je suis indépendant, depuis un peu plus d’un an maintenant et je travaille avec différents clients autour de sujets comme la gamification. Comment utiliser le jeu pour sensibiliser ou motiver les gens, et sur pas mal d’autres sujets souvent reliés sur l’intelligence collective, les communautés. Comment mettre aussi tout cela au service le plus d’impact
Qu’est-ce que la gamification ?
D’accord, est-ce que tu pourrais expliquer pour les gens qui ne voient pas du tout ce que c’est la gamification, essayer d’expliquer en des termes vraiment super simples.
Ouais carrément l’idée de la gamification, c’est vraiment de prendre ce qui nous motive dans les jeux. Pourquoi un jour, on s’assoit facilement devant, on joue avec des gens sans qu’on nous a demandé de le faire et on y passe du temps. Vous avez peut-être déjà essayé d’arracher des enfants d’une console de jeux vidéo. Des choses comme ça. Et en fait c’est de chercher qu’est-ce qui nous motive là dedans ? Et est ce qu’on pourra l’appliquer dans des domaines de la vie où ça serait utile pour nous, qu’on y passe du temps, au hasard la paperasse administrative ou le fait de courir plus souvent, d’avoir de l’activité physique.
Comment on peut le transposer dans les domaines de la vie réelle ? On va étudier ce qui marche bien avant les jeux pour le transposer ailleurs pour nous motiver. Dans les exemples classiques vous avez Linkedin qui a une barre de progression par exemple. Vous avez toutes les applications de running où on va vous montrer votre parcours et vous pouvez le partager avec des amis. On a plein plein, plein d’exemples dans la vie courante, de choses qu’on réutilise qu’on trouve dans les jeux pour motiver les gens à faire des choses.
Et du coup, ton travail, c’est de réussir à montrer aux gens comment ils peuvent implémenter cette gamification dans leur activité ?
En fait, mon travail souvent, effectivement, ça va être par rapport à des gens qui ont une application, une plate forme, peut être. Une communauté aussi où ils ont un objectif qui est de changer un comportement.
Par exemple, un client qui veut faire marcher ses utilisateurs et puis de donner de l’argent à des associations. Régulièrement, on va dire comment on peut faire pour que les gens aient envie de se connecter régulièrement sur l’application, comment on fait pour que voilà, on soit stimulé, on ait un badge peut-être, une récompense, une histoire. Ça peut être plein de leviers différents, mais on va les aider à rendre l’application attrayante. C’est une plateforme, par exemple autour du freelancing. Comment on fait pour que les gens y reviennent et se connectent régulièrement pour qu’ils en aient envie ? L’idée, c’est vraiment effectivement de les aider un peu en posture de support à comment on motive les utilisateurs à faire des choses.
Un métier né d’une passion
La passion du jeu comme point de départ
Et comment tu en es venu à t’intéresser à ce domaine là ?
Pour la faire courte. Au début, je me suis lancé. Je travaillais pas mal dans le monde des serious game, donc on est plus dans le jeu pédagogique. On joue à un jeu, on apprend des trucs et puis après, on les applique dans la vraie vie. Et il y a un moment de mon activité où je me suis rendu compte que cette histoire d’appliquer directement des éléments de jeu pour créer de l’engagement ; finalement, parce que c’est de ça qu’on parle. Ça rejoignait pas mal les besoins de mes clients que j’avais déjà quand ils font appel pour de l’intelligence collective, pour faire du collaboratif avec des collaborateurs, quand ils font appel pour faire un jeu pédagogique, il y a souvent la question de comment on fait pour les gens, ensuite, appliquent ce qu’ils ont appris.
Par exemple pour qu’ils commencent à faire les démarches quand on est en conduite du changement, pour commencer à utiliser le nouvel outil. Donc, oui y a un moment, je me suis rendu compte que c’était assez pratique, assez en rapport avec finalement des compétences à côtés, aussi bien sur du design, la conception de jeux, d’autres choses, etc. Et que l’engagement, c’était un problème clé de pas mal de clients.
OK. Moi, j’ai un exemple en tête qui m’est venu parler, c’est que je joue un jeu sur mon téléphone qui s’appelle AFK Arena. Et en gros, je dois me connecter sur le jeu tous les jours parce que tous les jours, j’ai des petites récompenses qui vont me permettre ensuite de débloquer d’autres niveaux, d’améliorer mes persos, etc. Est ce que ça fait partie des leviers que tu arrives à transmettre dans d’autres activités ?
Oui, effectivement. Quand on fait la classification des leviers. C’est des choses qu’on appelle l’aversion à la perte, par exemple. Le fait que si tu te connectes pas, tu vas perdre quelque chose ou perdre une opportunité. Typiquement, oui, c’est des choses qu’on peut typiquement sur l’exemple d’une application pour faire courir les gens. On peut mettre ces leviers là aussi. Tu perds le gain, par exemple, d’avoir fait une série, d’avoir tous les jours répéter l’habitude. Tu le perd si tu ne viens pas refaire l’activité tous les jours. Donc oui typiquement ça fait partie des leviers qu’on peut utiliser.
D’ingénieur à pro de la gamification
Au départ, ce n’était pas ça ton activité professionnelle, donc, comment tu es passé d’un espèce de cursus ingénieur, si je peux vulgariser, tout ce que tu as fait, à ce parcours actuel où tu es dans la gamification ?
Yes, c’est intéressant comme question.
Oui j’ai un passé d’ingénieur aéronautique, j’ai fait de la gestion de projet très classique et j’ai expérimenté la démarche d’intelligence collective, d’innovation et des choses autour du jeu dans mon activité associative aussi. J’ai fait des cours du soir au CNAM sur des choses en management, innovation, etc. J’ai beaucoup utilisé le terrain du cours du soir de l’associatif pour expérimenter tout ça.
Le jeu, ça ne vient pas de nulle part non plus. C’est aussi quelque chose qui me passionne depuis longtemps. C’est quoi les jeux ? Comment en créer aussi ? Pour avoir côtoyé aussi pas mal de gens qui ont créé associations, de gens qui en font des choses ou moi j’ai creusé pas mal personnellement. Au moment où je me suis lancé, je me suis rendu compte que c’était un élément différenciant, quand même assez important de savoir comment on tenait des jeux et de côtoyer aussi tout ce milieu là de gens qui font des jeux et des méthodes qui vont avec.
OK, je me permets juste un aparté pour les auditeurs du podcast, c’est qu’au moment où Michaël a dit que ça ne venait pas de nulle part. Il m’a montré son étagère, parce que nous sommes chez lui et que c’est vrai qu’il a une étagère entière avec plein de boîtes de jeu, mais vraiment beaucoup, beaucoup de boîtes de jeu. Je comprends donc d’où c’est venu.
Du coup, ça veut dire que tu as cultivé cette passion pour les jeux, qui était ce qu’on pourrait classer comme un hobby avant et tu en as fait maintenant ton activité principale. C’est ça qui s’est passé ?
Alors oui et non, dans le sens où j’en ai fait quelque chose d’utile pour mon activité principale. Clairement, mais ce n’est pas la même démarche du tout. D’ailleurs, c’est un vrai sujet d’équilibre perso après. Mais quand je conçois un jeu pour un client avec un objectif gamifié, etc. Ce n’est pas non plus la même chose que de concevoir un jeu pour le fun ou jouer pour le fun. Mais c’est vrai que clairement, je me suis appuyé sur cette culture là. Elle m’a servi en terme de crédibilité avec des acteurs du monde geek avec qui je bosse et avec qui j’ai fait mes premières missions, entre autres.
Et effectivement, ça m’aide beaucoup quand même d’avoir une culture. Pour la faire courte avec le game design, la conception du jeu. C’est un peu près je trouve 50/50 à titre personnel de culture, de qu’est-ce qui existe, mais comme beaucoup de domaines artistiques et 50% de méthodes et de pratiques de vraiment faire aussi. Parce que c’est différent de connaître le jeu et d’en faire. Mais ouais, clairement, j’en ai fait un levier. C’est difficile pour un concurrent d’improviser aussi cette passion pour le jeu en face. Donc, c’est hyper utile. C’est très cool.
La passion vient appuyer les compétences
OK, donc ça veut dire que en gros, toutes les années que tu as passées à jouer, c’est ça qui est venu vraiment appuyer les compétences techniques que tu avais et que tu arrives maintenant à vendre ?
Oui, effectivement. Après, sur la gamification, il y a quand même toute la partie jeux et après, il y a pas mal de compétences autres que je suis allé chercher, dont certaines que j’ai même pratiqué en tant qu’ingénieur. Qui sont vraiment aussi sur du design, sur appliquer du process, etc. Donc, on est vraiment effectivement sur un truc où on couple des compétences et un attrait pour le jeu et aussi comment on en fait quelque chose d’utile pour nos clients. Parce que c’est un des vrais enjeux aujourd’hui.
C’est quelque chose que pour lequel j’essaie de militer un peu aussi, pour passer le message : d’expliquer que la gamification, c’est pas un divertissement et c’est notre vrai enjeu aussi, quand on fait, quand on promeut ça, de dire à quoi ça va être utile concrètement pour les clients qui vont mettre ça dans leurs activités.
Devenir indépendant : un long parcours
Et comment tu en es venu à quitter ton poste d’ingénieur pour faire de la gamification en indépendant ?
Yes! Oui, effectivement, s’est quand même posée la question de je quitte mon CDI dans un grand groupe industriel pour aller faire, pour me lancer dans l’entreprenariat, sachant qu’en plus, autour de moi, j’avais très peu d’entrepreneurs. Ça s’est beaucoup modifié dans les dernières années de suite, mais effectivement, il y a le fait que je n’arrivais pas à faire ce que je voulais en interne, là où j’étais.
Je m’intéressais beaucoup aux façons de faire autrement, typiquement le domaine du management, de l’innovation, etc. Et que je n’avais pas envie d’attendre d’avoir peut être un poste un jour là dedans. Je pense que rétrospectivement, j’ai très bien fait, parce que je serais toujours en train d’attendre. Mais après ça, j’ai écrit un article dessus. D’ailleurs, ce que je dis souvent aux gens aussi, c’est que c’est une démarche qui s’est faite sur plusieurs années de rencontrer des gens, tester des trucs, se former à droite à gauche, de préparer le terrain pour ça. Et ça ne se fait pas non plus. En tout cas, moi, ça m’a beaucoup aidé à me lancer vite aussi d’avoir déjà construit des relations, ce réseau avant.
OK, parce qu’à l’inverse de l’idée reçue de : tu quittes ton CDI pour te lancer directement en entrepreneur sans avoir rien fait. Toi, t’as pris le temps avant tout ça de construire des relations, d’aller voir des gens, de tester un peu et de voir ce qui se faisait dans le milieu, de travailler, certaines compétences. Et ensuite seulement tu t’es lancé.
En fait, j’avais un peu besoin de ça pour réfléchir aussi et j’avais surtout besoin de tester si ça me plaisait ou pas, par exemple de faire de la facilitation donc d’animer un groupe avant de me dire je vais me lancer dans ça à plein temps. Et après, je pense qu’il y a une conjonction de facteurs.
Typiquement d’avoir déjà fait une petite mission en auto entrepreneur, à côté du boulot, de voir ce que c’est, de bosser avec un client avant d’y aller tout seul. Ça me met en confiance aussi. Ouais, clairement. Moi, ça m’a bien aidé de faire ce switch là progressivement. Surtout quand on démarre avec aucun exemple autour de soi d’entrepreneur. Il y a eu aussi beaucoup de podcasts et de choses qui m’ont aidé, on parlait de Tribu Indé en préparant le podcast. Mais c’est vrai aussi d’avoir des contenus et de voir ce que c’était, le vrai quotidien de freelance et de gens. Ça m’a beaucoup aidé. Je pense ce sont des choses qui m’attiraient depuis longtemps. Mais le mythe de l’entrepreneur, tout seul, conquérant, qui fait son gros truc et qui veut recruter plein de personnes, ça ne me parle pas du tout.
Ça parle pas à grand monde, mais c’est malheureusement, surtout quand on a fait une école d’ingé, c’est encore beaucoup l’image qu’on a des start-ups et du monde de l’entrepreneuriat.
Les premiers clients
C’est vrai. J’aime beaucoup le fait que tu viennent appuyer, le fait qu’on peut se lancer dans l’entrepreneuriat de façon smooth, comme on dirait en anglais, mais tout doucement, en allant tâtonner, etc. Est-ce que ça veut dire que tu avais déjà tes premiers clients avant de se lancer? Ou est ce que tu t’es, par exemple, servi du réseau que tu avais construit avant pour te lancer ? Et ensuite en faire tes clients ?
En fait, ce qui s’est passé, je peux en parler. Je peux en parler parce que c’est assez sympa. C’est que je bossais déjà avec une structure qui a une petite SCOP, une coopérative, une coopérative de 5 personnes qui travaillent dans le monde du jeu sérieux qui s’appelle Prismatik. Et donc, en fait, mes premières missions étaient pas mal avec eux en support de ce qu’ils faisaient. On a monté ça en commun, etc. Et en fait, d’avoir déjà ces missions là qui venaient avec des partenaires qui sont reconnus dans le milieu, ça aide beaucoup parce qu’effectivement, je le vois, maintenant. Il y a des choses qui se débloquent parce que ça fait un an que j’y suis, même un peu plus maintenant et qui, au début, ben on n’est pas connu du milieu, donc, c’est plus compliqué.
Mais effectivement, d’avoir une structure aussi sur laquelle m’accoler, ça m’a aidé au début et après quand même il y a une phase un peu … Bon en plus il y a eu cette année particulière qu’est 2020. Il y a quand même aussi une phase de désapprendre un peu ce que l’on a appris quand on est toujours salarié et qu’il faut apprendre à se vendre soi-même. Voilà tous les sujets que tu parles aussi régulièrement. Mais voilà, toute la posture entrepreneuriale il y a un petit switch à faire dans sa tête.
Du coup, on est d’accord que tu t’es lancé avec Prismatik, c’est ça ?
Oui, on a fait des missions en commun.
OK. Et en fait, c’est au fur et à mesure le fait d’avoir travaillé avec Prismatik, qui t’as donné de l’expérience et aussi donné de la légitimité auprès d’autres acteurs pour ensuite travailler avec eux ?
En vrai, on a fait une ou deux missions et après, j’ai été intervenant sur des ateliers qu’ils animent et des choses comme ça. Mais effectivement, ça a été très aidant parce à l’époque, on était vraiment très proches en plus sur les domaines métiers et du coup, c’est vachement bien aussi d’avoir un partenaire avec lequel on peut discuter, etc. sur : je suis en train de monter ça comme devis, on peut discuter machin, etc. Donc pour moi, ça a été très aidant. Et puis après, après, ça été aussi d’aller chercher mes propres clients et de commencer à avancer effectivement sur d’autres missions, vers autres choses. Mais en fait, c’est un peu particulier parce que je me suis quand même lancé en octobre. En octobre, j’ai eu pas mal de missions effectivement communes avec Prismatik. Et puis après, j’ai dû me réinventer parce que j’ai eu quelques missions en solo aussi, mais des petites. Et après, il y a eu tout de suite aussi cette question de confinement. Et à l’époque, j’étais beaucoup positionné sur les sujets type de d’escape game, de sensibilisation sur des sujets pour des gens qui veulent sensibiliser au vivre ensemble, par exemple. Sauf que voilà l’escape game mobile de sensibilisation. Pas super créneau en 2020. Voilà donc. J’ai aussi un peu reconstruit, pas mal mon offre. Donc, c’est là aussi où j’ai trouvé d’autres partenaires, d’autres façons de fonctionner, d’autres clients.
J’ai commencé aussi à monter beaucoup plus des choses, moi, dans l’offre que j’avais envie de faire sur la partie gamification, typiquement, ça a été quelque chose que j’ai développé moi. Et on le sait aussi, ça prends du temps de restructurer l’offre, d’aller chercher de nouveaux clients, de communiquer dessus. Après beaucoup de tests, typiquement, j’ai fait un format bootcamp sur la gamification pour me lancer, pour travailler avec des gens et des enjeux concrets tout de suite. Et ça a été de ça a été le faire pas cher au début, mais aussi pour pouvoir tester rapidement avec des gens et voir ce qui marche, marche ou pas, etc. Oui, il y a eu beaucoup d’apprentissage en marchant.
Entrepreneur en coopérative
Qui est la pédagogie que j’aime le plus et que je prône le plus. Pas de fourmis après, pas de fourmis, donc ça me va totalement. Une autre particularité, c’est que tu es entrepreneur en coopérative. C’est quelque chose dont je n’avais jamais entendu parler avant de parler avec toi. Est ce que tu pourrais développer ce que c’est, expliquer ce que c’est s’il te plaît ?
Pour être exact, c’est une coopérative d’activités et d’emploi qui est un système qui ressemble à du portage salarial dans le sens où, à terme, dans une coopérative d’activités et d’emplois, on est salarié entrepreneur, c’est à dire qu’on verse son chiffre d’affaires à la coopérative. Et la coopérative nous reverse ce chiffre d’affaires sous forme de salaire. Donc, c’est un modèle qui a plein d’avantages et d’inconvénients. Dans les avantages, par exemple, c’est qu’on est pas tout seul, qu’on a de l’accompagnement typiquement dans la période de démarrage on a des formations. On a de l’aide. On est sur un système aussi, où on est porté. Donc avec des contraintes différentes, les charges ne sont plus élevées, par exemple, que dans l’auto entreprenariat. Mais par contre, on peut déclarer des frais. On a surtout la protection sociale du régime salarié derrière, donc sur des choses très simples, type j’ai un pépin de santé et que j’ai deux semaines d’arrêt, j’ai la protection du régime CDI. Donc il y a cette compensation là.
Parce que là, jusque là, ça, c’est comme le portage salarial. La différence, c’est qu’en plus, la structure est une structure de l’économie sociale et solidaire, donc une SCOP, ce qui est société coopérative, où les associés (bon là un niveau plus loin, une fois qu’on est dedans), ont chacun une voix par personne. Et on n’a pas une voix au capital, comme une société, une société classique. Je te donnerai les liens qu’on pourra mettre qui explique ça bien. Il y a aussi le fait de pas être tout seul, il y a le fait d’être dans l’économie sociale et solidaire, de pouvoir aussi facilement construire des offres à plusieurs parce que du coup, on a pas les soucis de sous-traitance, sous-traiter, etc. Ça se fait plutôt bien et je trouve ça hyper cohérent. Et moi, j’avais besoin d’une structure en terme juridique, et je n’avais pas envie de tester si j’aimais bien la comptabilité ou pas sur une activité où je me me lançais Donc je me suis assez vite dit OK pour donner, c’est 10% dans ma coopérative, donc donner 10% de mon chiffre d’affaires et que cette partie là soit gérée par la coopérative. Et donc de donner ça et de déléguer finalement cette partie juridique, comptable, etc. Pour me concentrer sur la partie qui est déjà pas mal de chercher des clients, de construire son monde.
Fierté, recommandations et conseils
La fierté d’un projet de gamification
N’oubliez pas qu’il y a une grande partie juridique effectivement. Quelle est la plus grande fierté que tu aies eu depuis un an et demi que tu t’es lancé ?
Ma plus grande fierté c’est dur. . J’ai appris tellement déjà en un an, je pense que j’ai appris plus que les 3 années d’avant. Et pourtant, je n’avais pas appris rien. Après, j’ai travaillé entre autre, il y a un projet que j’ai beaucoup aimé avec Les Aventuriers. C’est une structure qui promeut l’éducation par la recherche, en amenant un chercheur dans une salle de classe et en apprenant aux élèves à poser des questions. Et on a travaillé sur faire travailler des éco-délégués, donc des délégués de classe pour l’écologie à réfléchir ensemble sur un lieu pour les 12-25 ans à Paris sur le climat et la planète. Typiquement ce sont des gens que j’admirais il y a 3 ans, 4 ans, 5 ans quand ils faisaient ça, et de bosser directement pour eux, avec eux, déjà, c’est une fierté énorme. Voilà, donc je pense que ça c’en est une bonne.
Et quel est le truc le plus compliqué que j’ai vécu professionnellement ?
Les choses qui ne sont pas évidentes. Il y en a, il y en a eu plein. Il y a eu le fait déjà de reconstruire plusieurs fois l’offre parce que ça match pas, parce que typiquement, on lance. Il y a eu une fois où j’ai lancé un bootcamp et ce n’était pas le bon moment, etc. Ne lancer pas les bootcamps les semaines d’annonce de reconfinement et ce n’était pas un bon créneau.
Il faudrait regarder. Je ne sais pas si c’était que ça, mais toujours est-il que quand on lance une offre et qu’on se rend compte que ça rend pas le marché, c’est toujours un peu compliqué. Ça demande de se remettre en selle, de se remettre en question, il y a pas mal de choses aussi dans les difficultés. La relation client, c’est aussi ça peut être aussi assez sportif, donc c’est aussi de gérer, de prendre du recul, de regarder ce qui a marché par marché, pourquoi ? De gérer aussi l’urgence, quand on est dans le moment où il faut gérer ce qui se passe. Je pense que ça a été pas mal un apprentissage, je pense que c’est pas mal.
Tester et bien s’entourer
Et du coup, on peut dire que la leçon à tirer de tout ça, c’est de tester finalement ? Parce que au final, t’as testé plein de trucs et c’est en testant que t’as réussi à trouver ce que tu fais maintenant et qu’il te plait.
Effectivement, il y a testé, mais il y a aussi quand même, je trouve, de se faire accompagner, écouter des contenus… Avoir des choses de gens qui ont du recul ou des expériences dessus, ça aide aussi pour relativiser un peu ce qu’on vit. Parce que même si parfois, on a l’impression que nous, c’est pas pareil, en fait, on se rend compte qu’on passe quand même tous par beaucoup d’étapes communes.
Recommandations
Tout à fait ! Et ça fait parfaitement le lien avec l’une de mes dernières questions. Est-ce qu’il y aurait des gens que t’as envie de recommander ?
Sur l’entreprenariat, moi, j’ai de moi un contenu que j’ai trouvé très, très bien, très efficace et gratuit. C’est le mode d’emploi qu’ont fait Alexis Minchellla et Rémi Rivas. Je trouve que ça donne plein de clés en quelques vidéos sur la posture de freelance, etc.
Après, bien entendu, il y a plein de podcasts et de choses que j’aime beaucoup, mais aussi pour rester synthétique. Et après moi, ce que je conseille aussi, c’est de se mettre en binôme ou avec d’autres gens, d’avoir des partenaires de responsabilité, ça aide aussi beaucoup sur la construction, sur prendre du recul, sur aussi parfois le simple fait de formuler et d’expliquer ce qu’on a tenté de faire la semaine dernière, ça nous fait comprendre pourquoi on est en train d’aller dans le mur. Donc, ouais, de savoir s’entourer. Je pense que de manière générale aussi.
Quels sont les conseils que t’as pour des entrepreneurs soit qui viennent de se lancer, soit qui hésitent à se lancer ? Est-ce que le conseil que tu donnerais, c’est savoir s’entourer ?
Faut savoir s’entourer, se créer les formats qui vont bien : que ce soit du binôme du petit groupe en mode codéveloppement comme certains le font, les communautés ça marche aussi. Tout dépend de ce que vous avez besoin. Après, c’est ma perception personnelle aussi, beaucoup, parce que j’en ai besoin. Mais ne pas rester seul dans son coin, parce que ça permet de se rendre compte aussi de ses erreurs. Ça fait du bien au moral.
C’est très vrai et ça fait d’autant plus sens avec le fait de se tenir au courant les uns les autres. Parce que nous, on essaye une heure par semaine, on dépasse tout le temps les 1 heure mais on essaie en une heure par semaine de se donner des nouvelles des uns des autres. Et du coup, le fait de savoir que globalement, t’as que 10 minutes pour tenir au courant tes copains de tout ce que tu as fait en une semaine. Tu te dis : Qu’est ce que j’ai vraiment fait dans ma semaine ? Qu’est ce qui a vraiment eu un impact dans ma semaine ? Et d’expliquer assez rapidement, je trouve que c’est un très bon exercice pour voir si vraiment pas dans la bonne direction.
Il y a une pratique qui m’aide beaucoup pour illustrer sur le savoir, s’entourer. Ça fait maintenant. Depuis à peu près février, je démarré une formation qui s’appelle Surf en Freelance par Thomas Burbidge. Et typiquement, on s’est mis en binôme des responsabilités pour cette formation et on s’appelle toutes les semaines pour se tenir au courant, etc. Je trouve que ça a beaucoup de force de formaliser la façon dont on avance ensemble, etc. De se dire voilà, j’ai essayé ça, mon objectif, c’est ça. Et ça aide beaucoup. Moi, je trouve que c’est vraiment assez fort parce qu’on arrive à détecter à force des trucs aussi chez l’autre : « Tiens mais en fait, ça, par rapport à ton objectif, c’est bizarre et tout. » Et en plus, ça permet aussi de se forcer à prendre du recul sur son activité et à la construire. Parce que y a des moments où on est trop dans l’opérationnel, et ça permet de prendre du recul chaque semaine sur son activité
Ou au contraire, parfois on est beaucoup trop dans la réflexion stratégique. Et ça va nous permettre, ça va être le déclic suffisant qui va nous dire passe à l’action. Merci beaucoup.
Ressource recommandée pour comprendre la coopérative.
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