Justine :  » Mon propre blocage c’était moi. »

par | Sep 28, 2021 | 0 commentaires

Justine c’est une femme géniale avec qui je converse beaucoup sur Instagram. Nous adorons échanger sur notre organisation du travail, sur la façon dont elle est en train de façonner son business pour qu’il corresponde le plus possible à son fonctionnement et à ses envies, etc. Bref, j’adore discuter avec Justine et c’est pour ça que j’ai sauté sur l’occasion pour te partager un petit peu un échantillon de nos échanges. Justine se définit comme une valorisatrice de différences et je suis vraiment super contente de pouvoir te faire découvrir sa personnalité, de pouvoir te faire découvrir sa façon de voir les choses. J’espère que cet article te plaira.

Présentation de Justine

Bonjour Justine, pour les personnes qui ne te connaissent pas, est ce que tu peux te présenter rapidement s’il te plait ?

Moi, c’est Justine, alias Giustina, sur les réseaux. Je suis valorisatrice de différence. C’est comme ça que j’aime bien m’appeler. Mais pour le plus grand nombre, je suis graphiste, on va dire. Et en fait, j’accompagne mes clients qui sont principalement des solos preneurs qui ont des marques personnelles, à valoriser leur différence grâce à leur identité visuelle et tout ce qui est communication visuelle grâce à la stratégie de communication.

OK, donc, un super beau programme. J’aime beaucoup le titre que tu t’es donné. Est ce que tu pourrais raconter comment tu as décidé de te lancer dans cette aventure ?

En fait, moi, j’étais salariée au départ, donc j’ai toujours été graphiste.
Je suis de formation, graphiste, j’ai fait un BTS dans le domaine, une licence professionnelle. Donc, c’est bien mon domaine depuis mes études. Et j’ai commencé en tant que salariée, en tant que directrice artistique dans une agence de communication.

Et au bout de quelques années, je me suis rendu compte que ça ne me convenait pas spécialement, que c’était pas la typologie de clients que je voulais, que ça manquait de créativité, que j’étais souvent confrontée à beaucoup d’intermédiaires et que c’est quelque chose qui ne me plaît pas d’avoir des intermédiaires avec mes clients parce que ça finit vite en langage déformé. On n’a pas forcément les bonnes informations et aussi, on n’a pas forcément la chance de présenter vraiment le travail qu’on réalise. Donc ça, c’est quelque chose qui me plaisait pas.

Suite à ça, j’ai voulu du coup quitter l’agence de communication dans laquelle je travaillais. Au départ, je me suis lancée en tant que freelance pour d’autres agences de communication, donc je faisais de la sous-traitance très clairement. Et ça pareil, je me suis rendue compte que finalement, c’était carrément le système d’agences de communication qui n’était pas fait pour moi. Ce système d’intermédiaires parfois manque de créativité, manque de considération aussi, parfois. Et là, je me suis dit :  » Bon, il faut vraiment que je lance une entreprise à mon image avec une vraie cible, de vraies offres », alors qu’avant, je me posais pas la question. On m’appelait pour des missions, j’allais faire les missions. J’étais juste sous-traitante très clairement, alors que là, je me suis dit il faut que je me trouve vraiment une cible, vraiment ce que j’ai envie de faire.

Et c’est comme ça que je me suis fait accompagnée justement pour vraiment travailler mon positionnement et créer petit à petit, parce que ça fait quand même maintenant trois ans, ce qui est aujourd’hui Giustina, ma marque.

Du coup, est-ce qu’il y a eu un moment dans tout ça où tu as douté de : est-ce que c’est vraiment le taf en agence qui ne me plaît pas du tout. Ou est ce qu’en fait, je suis plus du tout faite pour le graphisme ?

J’ai jamais vraiment douté pour graphiste parce que je me suis toujours sentie à ma place. Puis, je pense que j’ai tellement cravaché pour mes études. Ce n’est pas évident parce que je suis restée dans le secteur public et c’est très limité en place. Donc il y a même des fois où j’ai dû attendre un an pour retenter pour rentrer dans les écoles parce que je n’avais pas été prise en même temps quand il y a quinze places dans une école, c’est assez limité.

Donc non, j’étais tellement déjà déterminée dans mes études qu’une fois arrivée dans mon activité, je savais que c’était vraiment ce métier là que je voulais faire. Par contre, je me suis rendue compte qu’en agences de communication, ce n’était pas ma vision du métier à moi.

La vision du métier de graphiste de Justine

Et du coup, tu peux me parler de ta vision du métier à toi ?

Pour moi, le graphiste, c’est vraiment un créatif.
Et c’est vrai que très souvent, on nous met tellement d’intermédiaires ou on nous bride tellement au niveau de la créativité que ça devient limite laborieux comme travail. Ou pas valorisant. Moi, ça m’est déjà arrivé de me retrouver typiquement face à un groupe d’hommes d’un certain âge. Et moi, j’arrive, à l’époque, j’avais moins de 25 ans, j’étais une jeune femme arrive pour présenter mes idées et limite on m’écoute à peine parce que j’ai juste pas juste pas la bonne personne pour qu’on m’écoute. C’est un peu. C’est très dans les clichés. Et tout ça, j’en voulais pas.

Alors que pour moi, le graphiste c’est vraiment la personne qui peut t’accompagner, à créer, mais aussi à développer tout ce qui est communication visuelle pour ton entreprise et t’aider, t’accompagner, à aller encore plus loin. Et c’est aussi pour ça qu’aujourd’hui, je me dirais pas tant graphiste parce que le graphiste normalement, c’est quand même celui qui crée, qui crée des supports de communication qui crée des identités visuelles, des logos, genre de choses.
Moi, aujourd’hui, je me contente pas de créer, mais j’accompagne aussi ou en formant les gens ou en aidant les gens vraiment à s’approprier les choses et à être autonomes.

Moi, je vise l’autonomie, l’autonomie de mes clients. Et ça, c’est quelque chose qui sort un peu du cadre de ce qu’on a pu m’apprendre à l’école. C’est pareil, je sors un petit peu aussi des process qu’on a pu m’apprendre à l’école. Typiquement, ce truc de quand tu crées des logos il faut proposer absolument trois propositions pour que ton client choisisse. Ben moi, si vous venez me voir, il n’y a qu’une seule proposition parce qu’on prend le temps en amont de parler stratégie, de parler ce qui est essentiel pour vous. Donc, quel est l’intérêt de faire dix mille propositions finalement juste pour vous perdre ? Mon évolution dans le métier, ma vision a beaucoup changé dans cette évolution. Ça évolue avec le temps.

Et du coup, tu t’es présenté en tant que valorisatrice de de différence. Du coup, là, tu viens de nous expliquer ta démarche. Il y a beaucoup de discussions en amont. Comment tu fais pour valoriser la différence de tes clients ?

En fait la chance que j’ai, ce qui fait aussi que c’est plus facile, on va dire de valoriser la différence comme ça, c’est que je travaille avec des solopreneurs. Qui ont des marques personnelles, donc, c’est à dire qui mettent beaucoup d’eux leur marque, dans leur business. Et du coup, beaucoup de choses, enfin 90% de leur entreprise, pour pas dire plus part d’eux en tant que personne et du coup, rien qu’en faisant toute une discussion sur leurs valeurs, ce qui est vraiment important pour eux. La raison pour laquelle ils se sont lancés aussi, et leurs ambitions futures.

Déjà, ça, ça fait une grande part de leur différence parce qu’il n’existe pas deux personnes sur Terre qui sont identiques, deux personnes qui ont les mêmes pensées, même s’il y a souvent des choses qui se rejoignent, qui se recroisent. Mais on n’est pas deux à penser les mêmes choses, avoir la même expérience, avoir eu la même vie, la même culture, la même éducation.

Et en fait au final, c’est juste en apprenant à connaître les gens et en posant les bonnes questions que j’arrive à vraiment les cerner et ensuite leur proposer une identité visuelle qui leur ressemble vraiment. Qu’on vient affiner hein, ce n’est pas non plus la baguette magique, et voilà, c’est fini, voilà ton identité visuelle. Ce serait un peu trop facile, mais c’est vraiment en apprenant à découvrir les personnes en tant qu’humain avant même de penser business.

Et à quel moment t’as décidé que c’était vraiment un truc que tu voulais faire et que c’était important pour toi de mettre en avant les différences des solopreneurs ?

En fait, j’ai toujours été quelqu’un de très révoltée par les discriminations.
Discriminations en tous genres. Pour le coup, que ça soit du racisme, du sexisme, la grossophobie, tout ce qu’on veut, on peut y mettre bien des choses dedans. C’est un truc que j’ai jamais compris parce que j’ai toujours été, je pense, assez ouverte d’esprit. Donc, j’ai jamais compris pourquoi untel parce qu’il était noir, il était moins bien ou lui parce qu’il est gros, il est moins bien. Moi je n’ai jamais compris, c’est un truc que que j’ai vraiment jamais capté et qui m’a toujours choquée. Quand je vois des trucs à la télé, sur les réseaux. Et je comprends vraiment pas comment on peut en être encore là aujourd’hui.

Et il y a un autre truc dont je suis convaincue très, très fort aussi, c’est que les différences des autres sont quelque chose qui nous enrichissent nous. Parce que, typiquement, moi, je suis comme je suis, j’ai mes valeurs, mes façons de penser. Mais des fois, c’est en confrontant mes pensées à une autre personne qui n’a pas forcément les mêmes que moi, que mes pensées à moi vont évoluer. Et ça, je suis convaincue qu’on est tous comme ça, qu’on évolue grâce aux autres aussi. C’est super important. Donc si on valorise tous ce qui est important pour nous à force, on va tous s’enrichir les uns des autres et c’est comme ça que ça va rayonner plus fort. Et peut être même qu’un jour, on arrivera à diminuer tout ce qui est histoire de discrimination et compagnie ou jugement de l’autre plus, plus plus.

Croisons les doigts pour que ça arrive vite.

Ouais, écoute, on essaye de mettre sa pierre à l’édifice, comme on dit, même si bon, c’est pas magique non plus.

Une organisation à son image

C’est déjà très cool que ça soit aussi important dans ton business. Maintenant, on va parler plus d’un petit peu de ton organisation parce que, en fait, on parle souvent toutes les deux sur Instagram. Et il y a un jour où tu m’as raconté que tu es en train de mettre en place un nouveau système d’organisation. Est ce que tu peux nous en parler ?

Oui, alors, j’ai tenté une nouvelle chose, c’est de travailler moins, mais plus efficacement.
C’est-à-dire que je n’ai pas hésité à prendre 3 jours par ci, 4 jours par là. Pas vraiment de partir en vacances parce que j’ai du mal avec les grosses coupures, genre je me verrais pas partir trois semaines en vacances. La reprise je la trouve trop dure après. Quand c’est vraiment passer du coq à l’âne, pour moi, c’est vraiment trop trop dur. Alors que faire 3 jours off par ci, 4 jours off par là et changer d’air parce que c’est ça aussi.
Du coup, généralement, je pars un peu, même si cette année, au vu de la situation, je reste en France. Mais je pars un peu, je change d’air et ça m’aide à me ressourcer et être plus concentrée et focus les moments où je travaille. Et ces moments off, il peuvent être tant en milieu de semaine qu’en week-end. Ça, c’est un truc qui a peu d’importance pour moi.

Créer son rythme

Et du coup, le rythme que tu es en train de mettre en place, c’est un rythme où tu t’es dit que tu allais travailler, que un certain nombre de jours par semaine. Est-ce que c’est quelque chose que tu vas essayer de tenir hors période estivale ?

C’est quelque chose que j’aimerais tenir sur le long terme. Après, pas forcément avec un nombre de jours donné, mais plus selon mes envies, ce que j’ai envie de faire sur l’instant T. Après, ça dépend aussi beaucoup de ce que j’ai à faire niveau projet clients, au niveau de mes offres.
Là, typiquement mois d’août, je ne vais pas pouvoir trop trop bouger la fin du mois parce que je sais que j’ai mon lancement qui arrive en septembre et que là, pour le coup, je vais devoir beaucoup travailler, donc il faut que je reste principalement concentrée là dessus.

Par contre, c’est quelque chose que j’aimerais bien reprendre en septembre. Reprendre ce rythme plus allégé, mais plus efficace en fait. Où, quand tu travailles, tu es vraiment focus dessus et c’est efficace. Au lieu de comme j’ai pu le faire avant, t’es là, tu subis des fois, soyons clairs. Même si tu kiffe ton métier, des fois tu subis et où c’est dur. Enfin, tout devient dur à faire. C’est usant. Et là plus s’écouter soi même en fait, écouter ses envies, son corps.

La transition de salariée à entrepreneure

Comment t’as réussi à faire ce switch ?
Parce que, du coup, tu as été salariée. Et donc, dans le schéma du salariat, ce n’est pas du tout quelque chose qu’on nous enseigne, de suivre ses envies sur les horaires, etc. Est-ce que tu penses qu’il y a un moment clé qui a été un tournant dans le fait que tu aies réussi à te dire : « Là, on est mercredi, j’ai pas envie, c’est pas grave, je travaille pas » ?

Alors que quand on est encore un peu dans les schémas de pensée du salariat, on va se dire je vais travailler quand même et on arrive dans ce que tu racontes, à savoir les moments qui sont un peu dur. Du coup, comment a réussi à faire le switch et à te dire : « C’est bon, je n’ai pas envie de travailler, je ne travaille pas. ».

Ça a été long. J’avoue que déjà quand j’étais salariée, je subissais déjà ces horaires.
Ce truc de tu viens à 9 heures, tu finis à midi, t’as deux heures de pause le midi, tu reprends à 14 heures jusqu’à 18 heures. C’est un truc que j’ai jamais compris, surtout qu’il y a des fois où je n’avais pas de travail. Genre j’étais là, je faisais acte de présence. Ça, c’est un truc que je ne comprends pas. Qu’est-ce que je suis là à rien faire et à attendre que le temps passe alors que j’aurais bien mieux à faire ailleurs.

Déjà, c’est un truc qui m’a toujours dépassé, surtout que moi, je suis quelqu’un du soir. Plus tard, je me lève, plus je travaille la nuit mieux, je me porte. Donc clairement, les horaires d’agences, c’est un truc qui m’a jamais parlé.
Après, quand je me suis lancée en indépendante au départ, j’avais quand même cette culpabilité de : en tant que salarié, je faisais 35 heures, il faut que je fasse au moins au moins 35 heures en tant qu’indépendante. Donc, au départ, j’avais une sacrée rigueur quand même. Et si je n’avais pas fait mon quota d’heures, je culpabilisais. Je me disais : « Oh t’as pas assez travaillé. ».

Donc le départ a été très compliqué de ce côté là. J’ai été très exigeante avec moi et ça, ça a duré quand même quelques années. Parce que là ça fait trois ans que je suis lancée et ça a quand même bien duré deux ans, cette exigence de toujours travailler plus, pas forcément avoir de week-end, d’ailleurs. Grosse exigence envers moi même, parce que pour le coup, personne ne m’obligeait.
Et c’est là dernièrement, mais c’est surtout au mois de juin que j’ai eu le déclic. À un moment, j’en avais marre, j’étais fatiguée, épuisée physiquement et mentalement. Je me suis dit mince, c’est bon, je m’en vais, je vais en vacances. Le lundi, je suis partie en vacances. Je me suis dit bon, il faut changer et en fait, je suis revenue tellement en mode, limite je m’en fous. Je reviens, ok, je vais parler un peu de mes offres, mais sans grande conviction. Je vais recommencer à travailler doucement et tout. En deux jours, je signe deux gros contrats. Pourtant, je n’ai rien fait d’extraordinaire. J’ai parlé de ce que je fais normalement, comme je l’ai toujours fait avant. Je ne sais pas, je devais être plus détendue et ça a marché. Et là, je me suis dit OK, là il faut vraiment que tu te détendes. Donc, c’est ce qui a été l’élément déclencheur. Finalement, à me dire quand t’es plus zen, quand tu prends plus de temps pour toi, tout est beaucoup plus facile. Donc autant se l’offrir ce temps.

Félicitations pour avoir eu ce déclic.

C’est pas encore gagné, gagné, mais on est en bonne voie.

Fierté et échecs

C’est quoi la plus grande fierté dans ton business ?

Je pense que c’est d’arriver à avoir quelque chose qui me ressemble vraiment.
D’être arrivée aujourd’hui à construire des offres qui, en plus de répondre à un besoin massif, parce que c’est quand même la base de tout business, qui me conviennent aussi à moi et avec lesquelles je suis alignée.
Genre de A à Z, toutes mes offres, tous mes process de A à Z, je suis 100% OK avec ce que je fais 100% bien dans ce que je fais. Et du coup, les choses sont beaucoup plus simples.

Et c’est sacrément une fierté de réussir à te dire je suis, au fur et à mesure que tu travailles tu es fière tout le temps parce que tout te ressemble donc t’es vraiment en mode ; « OK, c’est moi, c’est mon business. Tout va bien, je suis très fière de ce que je propose. »

Et pourtant, je suis quelqu’un de très exigeant, donc pour être fière de moi, ça a mis du temps.
La fierté, ce n’est pas quelque chose d’inné chez moi où dès qu’il y a une petite chose je me dis « Ah je suis fière aujourd’hui ». Non, moi, c’est vraiment un processus long terme pour je me dise : « Ouais, c’est bon, là, t’as vraiment bien travaillé. Là, t’as vraiment bien fait les choses, là tu mérites d’être fière de toi. »

« J’étais mon pire ennemi. »

OK, est-ce qu’il y a un truc qui a été compliqué pour toi à vivre dans cette aventure entrepreneuriale et surtout ce qui m’intéresse, c’est comment tu as fait pour franchir ce truc compliqué ?

Typiquement, vivre de mon activité, ça a été quelque chose de très long parce que je me suis un peu battue contre moi même.
Je parlais d’exigences. Je suis aussi très perfectionniste. Et ce qui fait que certaines choses, qui peuvent être parfois très rapides, ont été très longues chez moi. Même si j’ai eu, entre guillemets, la chance de rencontrer les bonnes personnes dès le départ et de me faire accompagner. Moi, depuis que j’ai décidé de créer vraiment mon entreprise à mon image, avec une cible, des offres et tout, je me suis fait accompagnée dès le départ. Parce que je me suis dit : « Seule, c’est un truc que tu n’as jamais appris à faire. ». Moi, de définir une cible, on m’avait jamais appris ça. C’est plus, au contraire, d’habitude on me dit : « J’ai telle cible. ». Et du coup, j’étais perdue.

Donc je me suis fait accompagner dès le départ.
Sauf que mon perfectionnisme, cette grosse exigence que j’ai avec moi-même m’a fait perdre énormément de temps. Et du coup, j’avais honte et je culpabilisais parce que certaines personnes arrivent à vivre de leur activité en trois, six mois, un an. Ben moi, il m’a fallu trois ans. Il m’a fallu trois ans pour me battre contre mes vieux démons, pour arriver à vraiment faire quelque chose qui me ressemble pour oser parler aussi de mes offres. Parce que je n’ai pas de difficulté à parler avec les gens, parce que je pense que le fait d’avoir fait de la vente m’a beaucoup aidé de ce côté là, c’est que je parle assez facilement avec les gens. Par contre, parler de moi, c’est quelque chose de plus compliqué. Donc, parler de ce que je fais est assez, délicat pour moi. Et ce qui fait que forcément, si je ne parle pas de mes offres, personne ne sait qu’elles existent, donc personne ne les achète. C’est assez logique, finalement.

Mais du coup, c’est ce qui fait que mon processus a été plus long pour arriver aujourd’hui à dire : je vis de mon activité et ça a été une grosse honte. Quand les gens viennent te demander :  » Alors tu vis ton activité ? Alors t’as des clients ?  » Et que toi, tu cravaches peut être jour et nuit quand même parce que tu essayes de bosser sur ton activité, de la développer, mais qu’au final, t’as pas tout ça, ben t’as honte, quoi. Franchement.

Je comprends ce que tu dis et je trouve ça très important que tu en parles parce qu’il y a vraiment ce tabou.
Je pense un peu de… C’est pas vraiment un tabou en fait, c’est plus une pression de devoir vivre très vite de son activité, une pression qui peut être mise autant par notre entourage que par nous-mêmes.
Et je trouve ça très cool aussi, quelque part tu aies réussi à passer outre ça.

Et d’ailleurs, comment t’as réussi à passer outre ces peurs, à continuer malgré la honte et tout, comment t’as réussi à faire tout ça ?

Moi, je suis quelqu’un de très déterminé, ambitieux. J’ai eu beaucoup de hauts de bas et où, des fois, j’en avais vraiment marre et tout. Mais en fait, il y a une conviction que j’avais c’est que j’étais quand même à ma place et que c’était quand même ce que je voulais faire, ce qui a fait que je n’ai jamais lâché.

Même si il y a des fois clairement, quand ça roule pas que tu n’as pas de clients, alors t’as l’impression de bosser quand même jour et nuit. J’exagère, mais bosser énormément, de mettre toutes les chances de ton côté de t’être fait accompagnée, d’avoir investi parce que moi, depuis le début de mon activité, j’ai investi des sommes parfois conséquentes en investissant sur mes économies ou grâce aux mi temps que je faisais à côté. Pour le coup, je ne suis pas restée à rien faire. Pas du tout. Et ça, c’était…. Ouais, de se dire mon business, « est-ce que ça va marcher un jour » ? C’est cette question qui fait peur, en fait.

Au final, toi qui prône un business aligné avec soi. C’est aussi important de se dire OK. Moi, il m’a fallu trois ans. Mais si il m’a fallu trois ans. C’est aussi parce que j’ai dû lever plein de blocages, pleins de pensées limitantes et tout. Et du coup, au final, trois ans, c’est finalement mon rythme pour réussir à vivre de mon activité. Et je trouve ça aussi très cool que tu en parles ouvertement et que tu aies réussi à dépasser ça du coup.

Mais franchement, aujourd’hui, je ne regrette pas du tout parce que j’ai beaucoup appris sur moi.
J’ai beaucoup évolué, même mon entourage me le dit que même personnellement, au niveau de ma façon de penser, de ma façon d’être. Parce que c’est pareil, je suis quelqu’un de très angoissé. Il y a beaucoup de choses qui m’ont parasitée soyons clair. J’étais mon propre ennemi, mon propre blocage c’était moi. Le blocage dans mon activité ne venait pas de l’extérieur. Ce n’est pas parce que je n’avais pas la bonne stratégie marketing, pas le bon moyen de communication ou autres raisons extérieures. C’était moi, je me bloquais moi-même par rapport à cette exigence, ce perfectionnisme, vouloir toujours mieux faire, avoir peur aussi du regard des autres, qui était très présent.

Mais franchement le chemin des fois, il est important et ça prend du temps. C’est frustrant. Franchement, je ne l’ai pas bien vécu. Il y a eu des gros moments très bas, en toute sincérité. Mais aujourd’hui, ça m’a servi à être ce que je suis et aussi a apprécier plus ces moments de haut.

Du coup, est-ce que tu aurais un conseil ou des petits conseils à donner à des gens qui sont un peu dans ce moment là. Ce moment où ces pensées sont là, où ils ne savent pas s’ils vont réussir à en vivre. Mais ils savent que, mine de rien, c’est quelque chose qu’ils ont vraiment envie de faire. Ce serait quoi ton conseil pour ces gens là ?

Aller prendre l’air.
Non, mais ça peut paraître idiot. Mais faire une pause, faire carrément autre chose, revenir à tête reposée et te dire :  » Bon, ok, aujourd’hui, j’en suis là. Qu’est ce que j’ai envie de faire aujourd’hui? Qu’est ce que je n’ai plus envie de faire ? ». Parce que des fois aussi, on se force à faire des trucs qui, au final, sont pas 100% faits pour nous. Qu’est ce que j’ai envie de faire? Qu’est ce que j’ai plus envie de faire où je veux aller? OK, mon objectif, c’est ça.

Maintenant, je mets tout ce qu’il faut pour y arriver, que ça soit en se faisant accompagner, en achetant des formations. Qu’importe le moyen pour y arriver, mais je mets les chances de mon côté et je vais investir toute mon énergie, alors tout mon argent, non, l’idée, c’est pas de se mettre dans la galère non plus. Mais pas hésiter non plus à investir quand c’est vraiment nécessaire. Que ce soit du temps, de l’argent, de l’énergie. C’est vraiment je pense l’équilibre de tout ça qui fait qu’on n’y arrive.

Joie et recommandations

Et qu’est-ce qui apporte de la joie au quotidien ?

Le fait de ne pas être dans l’obligation, je pense que c’est ça. Le fait de vivre plus ma vie comme je l’entends.
Alors ce n’est pas encore idyllique, comme je le disais mon organisation est en cours d’évolution, mais le jour où je travaille un petit moment et après j’ai la chance, vu que j’habite dans le Sud, la chance d’aller à la plage après. Ben franchement, c’est une fierté de se dire :  » Ah bah, j’arrive à bosser en plus pas dans la souffrance et après je peux sortir, kiffer profiter que ce soit de l’extérieur, profiter aussi de mon entourage. Et c’est aussi ça qui est important.

Parce que moi, je vois vraiment pas l’entrepreneuriat comme un truc qui doit obliger à bosser 7 jours sur 7, 24 sur 24, dans la souffrance pour réussir. Sinon, on vit quand en fait, c’est un peu la question que je me pose parfois.

Les recommandations de Justine

Et déjà merci beaucoup pour ce message parce que je le valide totalement. J’adore le fait de pouvoir avoir une entreprise, je ne sais plus qui dit ça, mais une entreprise au service de sa vie. Oui, moi, je trouve que c’est un vrai moteur. Est-ce qu’il y a des femmes qui font des trucs que tu aurais envie de recommander parce que tu penses qu’elles n’ont pas assez de lumière ?

C’est dur comme question. Ben je sais pas. En fait, j’ai du mal à dire si on a assez de lumière ou pas. Je pense que c’est ça qui me… Mais c’est vrai que oui, quand on regarde, par exemple sur les réseaux le nombre d’abonnés, parfois on se dit oui, effectivement, pourquoi lui, il en a tel nombre, elle non alors qu’au final, ce qu’ils font est équivalent, non, mais aussi tout aussi important.

Ça peut juste être des femmes que tu as de recommander. Je sais que Maïté, une de mes premières invitées, elle avait recommandé Margaux Klein. Et c’est vrai que j’aime beaucoup ce que fait Margaux Klein. Et c’est vrai que j’aurais envie que ce que fait Margaux Klein soit enseignée à l’école. Même si elle a un nombre d’abonnés conséquent, on peut considérer qu’elle n’a pas assez de lumière dans le sens où elle n’est pas dans nos écoles par exemple.

Oui, c’est pas évident.
Ben Maéva, déjà qui m’accompagne sur le lancement. Maëva qui est en train de quand même bien se développer parce qu’elle n’est pas lancée depuis si longtemps et c’est en train de bien se développer. Mais j’avoue que te dire que tu peux être accompagnée lors d’une période dure parce qu’un lancement, franchement, c’est vraiment pas facile, tant émotionnellement que côté organisation, que objectif. C’est quand même une sacrée organisation. Arrivée à être soutenue avec quelqu’un parce que pour le coup, moi personnellement, elle me soutient au quotidien. Oui franchement, quasi au quotidien et elle m’aide à garder la tête sur terre et aussi à être parfois plus ambitieuse. Parce que parfois, on a l’habitude de se fixer des objectifs pas forcément très ambitieux, parce qu’on a peur de ne pas les atteindre. Moi, je suis plutôt de cette team là.
Donc je trouve qu’elle nous aide beaucoup et que, elle a quelque chose de très fort qui mériterait d’être plus connu. Parce que je pense qu’elle a moyen d’aider beaucoup de personnes à être plus épanouie. Parce qu’en fait c’est vraiment ça et nous tant à faire de l’argent, mais elle nous aide à lancer une offre qui nous ressemble et être sereine pendant notre lancement, faire les choses tellement en amont qu’au moment du lancement. Ben voilà, c’est bon, c’est lancé. Je vais répondre aux messages, je vais faire des live, mais cool. Donc je trouve que ouais, elle mériterait d’avoir un peu plus de visibilité.

Et sinon, une deuxième que j’aime beaucoup, c’est Lucile de Mood d’entrepreneur qui est un rayon de soleil. Moi, je l’appelle le rayon soleil parce qu’elle est pleine d’énergie et c’est vrai qu’elle aide, je crois pour pas dire de bêtises, mais ce sont plus les micro-entrepreneurs à mettre en place des fondations solides dans leur business pour les aider à vraiment se développer. Mais de façon sereine et pas juste : » Allez, je me lance! », « Je me jette » comme elle le dit, je crois, je me jette et on verra bien ce qui est, ce qui viendra. Ben non, on fait les choses quand même avec de la réflexion et généralement, c’est aussi ce qui nous aide à gagner beaucoup de temps au lieu de perdre ce temps, des fois juste d’expérimenter, se lancer, même si l’expérimentation est super importante aussi.
Et voilà les deux auxquelles je pense là comme ça sur l’instant.

Et bien, merci beaucoup. Merci beaucoup à elles aussi d’enchanter ta vie comme ça. Et merci beaucoup pour tout ce temps que tu m’as accordé et pour tous tes conseils et le partage de ton expérience et de ton business différent, mais qui fonctionne aussi très bien avec toi. Et j’espère que tu as réussi à montrer aux gens à quel point c’était important de valoriser leur différence.

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